La Bourse de Toronto a culbuté mardi de près de 200 points, alors que certains acteurs du marché se demandaient si le récent boom des cours des matières premières n'avait pas touché à sa fin et que d'autres affichaient leur déception face aux résultats financiers publiés la veille par le géant de l'aluminium Alcoa.

L'indice composé S&P/TSX a chuté de 195,46 points, soit 1,4 pour cent, terminant la journée avec 13 801,4 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a cédé 42,73 points à 2303,77 points.

Le dollar canadien s'est déprécié de 0,72 cent US à 103,83 cents US après que la Banque du Canada eut indiqué, mardi matin, qu'elle laissait son taux d'intérêt directeur inchangé à un pour cent.

Le parquet torontois a aussi dû jongler avec un rapport dans lequel un stratège de Goldman Sachs a indiqué qu'il ne recommanderait plus les actions canadiennes.

L'analyste Noah Weisberger a noté que les «valeurs mobilières canadiennes ont atteint de nouveaux sommets la semaine dernière, même si les inquiétudes sur la croissance et la hausse des prix de l'énergie retenaient les marchés de valeurs mobilières d'ailleurs».

«Mais maintenant les risques quant à l'avenir de la croissance économique sont plus équilibrés, tout comme les risques aux prix du pétrole.»

Les importants déclins des secteurs liés aux ressources sont les principaux responsables des pertes affichées mardi par le TSX, les investisseurs semblant s'inquiéter de la possibilité que les conditions économiques ne soient pas aussi roses qu'il y a quelques semaines.

«Certains s'inquiètent de voir le resserrement monétaire en Chine, en Inde et en Europe atténuer les taux de croissance dans ces pays. En retour, ces plus faibles croissances pourraient entraîner une baisse de la demande pour les ressources naturelles, ce qui se traduirait pas de plus faibles prix», a observé Bob Gorman, stratège en chef des portefeuilles chez TD Waterhouse.

Mais la hausse récente des prix du pétrole fait aussi craindre une accélération de l'inflation et un ralentissement de la croissance économique.

Le cours du pétrole brut a dégringolé de 3,67 $ US à 106,25 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. La firme Goldman Sachs a indiqué que le prix du baril était à la veille de connaître une «retraite significative» après que les soulèvements politiques dans le Moyen-Orient l'eurent fait grimper d'environ 30 pour cent depuis la mi-février.

Le secteur torontois de l'énergie a chuté de près de trois pour cent, l'action de Suncor Énergie (TSX:SU) ayant retraité de 1,46 $ à 42,05 $, tandis que celle de Canadian Natural Resources (TSX:CNQ) a lâché 1,22 $ à 44,34 $.

Le secteur des métaux de base a cédé 2,87 pour cent, le cours du cuivre ayant diminué de 8 cents US à 4,38 $ US la livre. Le titre de Teck Resources (TSX:TCK.B) a perdu 1,96 $ à 51,87 $, tandis que celui de Quadra FNX Mining (TSX:QUX) a rendu 53 cents à 13,91 $.

Les titres du secteur aurifère ont perdu des plumes, après que le cours du lingot d'or eut égaré 14,50 $ US pour terminer à 1453,60 $ US l'once. L'action de Barrick Gold (TSX:ABX) a rendu 31 cents à 50,35 $, tandis que celle de Kinross Gold (TSX:K) a effacé 28 cents à 15,09 $.

L'indice de référence de la Bourse de Toronto avait perdu lundi 212 points.

Aux États-Unis, les investisseurs ont été déçus par les résultats financiers d'Alcoa, le géant de l'aluminium ayant affiché un chiffre d'affaires inférieur aux attentes des analystes, même si ses profits leur étaient supérieurs.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a retraité de 117,53 points à 12 263,58 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a laissé 26,72 points à 2744,79 points et que l'indice élargi S&P 500 a cédé 10,3 points à 1314,16 points.