François Rochon, président de Giverny Capital, firme de gestion de portefeuille de Montréal, est un disciple de Warren Buffett, l'oracle d'Omaha. Il achète des sociétés rentables sous-évaluées par les marchés et les garde en portefeuille le temps qu'elles reviennent dans les bonnes grâces des investisseurs et, parfois, plus longtemps encore. Giverny existe depuis 2000, compte 500 clients en gestion privée et a un actif sous gestion de 120 millions de dollars. Amateur d'art, François Rochon trouve plus attrayantes les actions aux États-Unis qu'ailleurs, en particulier les titres de technologies. Surtout dans un contexte de faiblesse du billet vert américain.

Hewlett-Packard [[|ticker sym='XXX'|]]

Fermeture vendredi: 40,70$

Sommet des 52 dernières semaines: 54,75$US

Bas des 52 dernières semaines: 37,32$US

Dividende annuel: 0,48$US

«HP est extraordinairement sous-évaluée, à huit fois les profits de 2011, l'équivalent d'une obligation qui rapporte 12%», dit François Rochon. À l'image d'IBM, HP, qui a des revenus annuels de 120 milliards US, se transforme à son rythme en une société de services. Elle a acquis EDS il y a quelques années. Pourquoi est-elle sous-évaluée? «Il y a un peu d'incertitude sur son nouveau management et sur son plan de match stratégique à long terme. C'est pourquoi la communauté financière boude le titre», explique-t-il.

Microsoft [[|ticker sym='MSFT'|]]

Fermeture vendredi: 26,07$

Sommet des 52 dernières semaines: 31,58$US

Bas des 52 dernières semaines: 22,73$US

Dividende annuel: 0,64$US

Paradoxe boursier: plus Microsoft est rentable, moins elle est populaire auprès des investisseurs. «Le titre se vend à 9 fois les profits alors que la croissance des bénéfices par action s'élève 12% par année depuis 5 ans», souligne M. Rochon, qui tient une chronique dans le quotidien The Gazette. Le marché pénalise la société pour son absence dans les marchés des téléphones intelligents et des tablettes. Certains supputent les chances qu'elle acquière Research In Motion dans un avenir pas trop éloigné. Pas Francois Rochon. «Personnellement, je suis contre. La meilleure chose que Microsoft puisse faire, c'est racheter ses actions. Et elle le fait, mais quant à moi, les 40 milliards d'encaisse au complet retourneraient aux actionnaires.»

Texas Instruments [[|ticker sym='TXN'|]]

Fermeture vendredi: 35,17$

Sommet des 52 dernières semaines: 36,71$US

Bas des 52 dernières semaines: 22,65$US

Dividende annuel: 0,52$US

Si vous avez mon âge, Texas Instruments est indissociable de la calculatrice TI-57 programmable, un beau joujou... des années de secondaire. «Disons que maintenant, ils ont des produits un peu plus actuels dont des semi-conducteurs analogiques utilisés dans des téléphones cellulaires», ose dire M. Rochon, pourtant de ma génération. Le géant vient d'avaler National Semiconductor. À 13 fois les profits de 2011, le gestionnaire considère l'action de TI encore comme sous-évaluée. «Il y a bien de la cochonnerie qui se vend à 20 fois les profits. Je peux vous en nommer 10 sans problème», dit-il. Pour notre invité, TI est une entreprise très solide qui a un beau bilan, produit beaucoup de liquidités, rachète ses actions (35% de ses actions en circulation en 5 ans) et paie un dividende.

Google [[|ticker sym='GOOG'|]]

Fermeture vendredi: 578,16$

Sommet des 52 dernières semaines: 642,96$US

Bas des 52 dernières semaines: 433,63$US

Dividende annuel: s.o.

Google, sous-évalué? Le moteur de recherche par excellence de l'internet se vend à 18 fois les profits de 32,50$US par action en 2011. Une fois qu'on retranche la portion d'encaisse de 120$ par action, le titre se vend à 14 fois les profits. «Sans être une aubaine à tout casser, c'est très raisonnable comme évaluation», dit notre invité de la semaine. La croissance des profits estimée s'élève à 20% cette année. «Si j'avais à nommer une entreprise dont je suis convaincu qu'elle sera encore en exploitation dans 20 ans, ce serait Google. C'est une machine à faire de l'argent», dit M. Rochon.

Best Buy [[|ticker sym='BBY'|]]

Fermeture vendredi: 29,70$

Sommet des 52 dernières semaines: 48,83$US

Bas des 52 dernières semaines: 28,09$US

Dividende annuel: 0,60$US

François Rochon étire quelque peu la définition de titres de technologies pour y inclure Best Buy, chaîne de magasins qui vend des téléviseurs HD et toutes sortes de gadgets électroniques. Vous doutez de sa position dominante? Nommez donc le numéro 2 de la vente d'appareils électroniques au Canada (Future Shop lui appartenant). Pas de nom en tête? Aux États-Unis alors? Toujours rien? Bon signe. Best Buy se vend à huit fois les profits. «À ce prix, pas besoin d'une grande croissance pour que l'action devienne un bon placement», dit-il.