Les opérateurs boursiers américains Nasdaq OMX Group et IntercontinentalExchange (ICE) ont annoncé vendredi une surenchère sur NYSE Euronext, supérieure de 19% à l'offre déposée par leur rival Deutsche Börse pour racheter le gestionnaire des Bourses de New York et de Paris.

Les deux groupes proposent 42,50$ US en comptant et en actions pour la totalité du capital de NYSE Euronext, selon leur communiqué.

Ce prix valorise l'opérateur boursier transatlantique à environ 11,3 milliards de dollars US, sur la base du cours des actions Nasdaq et ICE du 31 mars, ont-ils fait valoir. Sur ces mêmes bases, leur offre est donc supérieure de 19% à celle de Deutsche Börse, qui était libellée entièrement en titres.

Pour chacun de leurs titres, les actionnaires de NYSE Euronext se voient proposer 14,24$ US en comptant, 0,4069 action de Nasdaq OMX et 0,1436 action de ICE.

NYSE Euronext et Deutsche Börse avaient annoncé le 15 février leur fusion, qui devait donner naissance à la première Bourse au monde, détenue à 60% par les actionnaires du groupe allemand et 40% par ceux de l'opérateur transatlantique.

Les médias s'étaient depuis fait l'écho des efforts du Nasdaq, qui craignait de se faire marginaliser, pour monter une riposte.

Le schéma retenu par le Nasdaq et son partenaire est un démantèlement du groupe transatlantique en cas de réussite de leur offre.

ICE reprendrait les activités de NYSE Euronext dans les marchés dérivés. Nasdaq OMX s'attribuerait de son côté les Bourses de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, ainsi que l'activité américaine dans les options.

Le nouveau groupe formé autour du Nasdaq, regroupant les deux grandes places boursières américaines, aurait son siège social à New York.

Cité dans le communiqué, le directeur général du Nasdaq Robert Greifeld a souligné que le rapprochement de son établissement et du New York Stock Exchange allait permettre de créer une structure aux ambitions mondiales, alors que 90% des 100 plus grosses introductions en Bourse des cinq dernières années ont été menées à bien hors des États-Unis.

Son homologue Jeffrey Sprecher a de son côté fait valoir que la nouvelle offre serait probablement plus acceptable pour les autorités européennes de la concurrence. Bruxelles a déjà annoncé qu'il serait très vigilant avant d'approuver une fusion NYSE Euronext-Deutsche Börse.

Nasdaq OMX et ICE estiment «pouvoir obtenir le feu vert des autorités européennes de la Concurrence, alors qu'un examen long et approfondi sera nécessaire pour la transaction proposée par Deutsche Börse», notent-ils.

En outre, l'opération devra être approuvée par une majorité simple de leurs actionnaires, alors que Deutsche Börse aura besoin de 75% de «oui».

Les deux partenaires estiment qu'une prise de contrôle de NYSE Euronext génèrera 740 millions de dollars US de synergies en trois ans.

Ils comptent financer une partie de la transaction (3,8 milliards US) par endettement, mais affirment être soutenus dans leur entreprise par plusieurs grandes banques dont Wells Fargo et Bank of America.

Deutsche Börse assure offrir «la meilleure combinaison»

L'opérateur boursier allemand Deutsche Börse a estimé vendredi que son projet de fusion avec NYSE Euronext restait «la meilleure combinaison possible» pour les actionnaires des deux groupes, malgré une contre-offre de Nasdaq OMX et ICE supérieure de 19% à la sienne.

«Deutsche Börse est toujours fermement convaincu» que son projet de fusion avec l'opérateur transatlantique NYSE Euronext «est la meilleure combinaison possible pour les actionnaires des deux groupes», selon un bref communiqué.

Ce matin, Deutsche Börse perdait 0,51% à 53,28 euros sur l'indice Dax de la Bourse de Francfort, qui gagnait 1,45% à la même heure.