La présidente du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, attendra d'être rassurée sur le maintien du secteur des produits dérivés à Montréal avant de se prononcer sur le projet de fusion entre les marchés boursiers de Toronto et Londres.

Mme Leroux a affirmé lors d'une conférence de presse que Desjardins se prononcera après le dépôt, à l'Autorité des marchés financiers, de l'ensemble des documents liés à la demande d'autorisation de la transaction.

«Nous allons étudier cette question avec profondeur parce que nous croyons que cette transaction est d'ordre stratégique à la fois pour le Québec, avec les activités que nous avons à Montréal sur les dérivés, et pour le Canada, a-t-elle dit. Et je crois que nous devons toujours être très prudents lorsque nous avons des activités stratégiques pour lesquelles on peut penser avoir un déplacement vers d'autres territoires ou d'autres capitales.»

En marge des assemblées générales de Desjardins, Mme Leroux a insisté sur l'importance d'obtenir des assurances claires que l'expertise des produits dérivés demeurera à Montréal, notamment parce que la coopérative financière qu'elle dirige compte de nombreux spécialistes de ces produits financiers complexes.

«Nous avons plusieurs collaborateurs qui sont des gens qui ont ce métier financier spécialisé, a-t-elle dit. Avoir cette proximité des équipes, c'est donc très, très, très important et stratégique pour nous et pour le Québec.»

Le secteur financier canadien est divisé sur le projet de fusion entre le Groupe TMX et London Stock Exchange Group PLC, qui accorderait 55 pour cent de la propriété de la nouvelle entreprise aux actionnaires de LSE.

Cette transaction, si elle est autorisée par les autorités réglementaires fédérale et provinciale, surviendrait quatre ans après la fusion de la Bourse de Toronto avec la Bourse de Montréal, spécialisée dans les produits dérivés.

La Banque Royale ainsi que la Banque de Montréal se sont prononcées en faveur du projet de fusion Groupe TMX-LSE, annoncé en février.

Par contre, la Banque Toronto-Dominion, la Banque CIBC, la Banque Nationale et la Banque Laurentienne ont exprimé leur opposition à la transaction.

Quant au chef de la direction de la Banque Scotia, Rick Waugh, il s'est dit favorable au projet tant que les intérêts nationaux et régionaux étaient protégés.

Alors que la Caisse de retraite des enseignants de l'Ontario a pris position pour la fusion, la Caisse de dépôt et placement du Québec continue encore d'étudier le dossier avant de se prononcer.

Même si plusieurs banques se sont déjà prononcées dans ce dossier, Mme Leroux a affirmé samedi que Desjardins a encore trop peu d'informations pour avoir une idée claire des retombées du projet de transaction.

«J'aime bien, lorsqu'il faut prendre des décisions importantes, être prudente, prendre le temps de bien analyser, bien lire et de porter des conclusions, a-t-elle dit. Je ne peux pas parler pour les autres banques qui ont pris position. Certaines d'entre elles, de toute façon, sont parties aux transactions.»