Le yen a atteint un nouveau record depuis la Seconde Guerre mondiale face au dollar dans les échanges asiatiques, le billet vert ne valant plus que 76,52 yens mercredi à 17h21, une flambée que le gouvernement japonais a attribué à des mouvements spéculatifs.

Vers 21h30 jeudi, le dollar cotait 79,30 yens contre 80,12 yens à 15h10 à New York.

Le précédent record depuis la Guerre datait d'avril 1995, lorsque le dollar avait chuté à 79,75 yens.

Le yen grimpait aussi face à l'euro, qui ne valait plus que 110,24 yens vers 21h30 contre 111,39 yens à New York à 15h10.

Nombre d'opérateurs ont parié sur un rapatriement massif dans l'archipel des fonds détenus par les entreprises et investisseurs japonais à l'étranger, afin de financer les efforts de reconstruction du nord-est du Japon dévasté par un séisme et un tsunami.

Les acteurs du marché voulant faire un bénéfice ont acheté massivement des yens pour en devancer la montée, ce qui a fait bondir sa valeur.

«Il y a eu des spéculations et des mouvements nerveux» sur le marché des changes, a souligné le ministre des Finances, Yoshihiko Noda.

Certains opérateurs pensaient que les autorités nippones pourraient intervenir sur le marché des changes pour abaisser la valeur du yen, dont le renchérissement nuit aux affaires des groupes exportateurs.

«Je n'ai aucun commentaire à faire à ce sujet», a déclaré M. Noda.

Le gouvernement du Japon est intervenu le 15 septembre, achetant massivement des dollars contre des yens pour arrêter une précédente flambée de la devise nippone.

Avec l'appui de la Banque du Japon, il avait vendu 2125 milliards de yens (18,5 milliards d'euros), un montant record pour une intervention unique. Après avoir baissé dans un premier temps, le yen était toutefois rapidement revenu à ses niveaux d'avant l'intervention dans les jours suivants.

Plusieurs banques ont évalué à 100 milliards de dollars le coût attendu du séisme et du tsunami pour la troisième puissance économique mondiale, soit à peu près le coût du tremblement de terre de Kobe (centre-ouest du Japon) en 1995.

Le gouvernement japonais a affirmé que la catastrophe devrait avoir un impact «considérable» sur l'économie du pays.