Le secteur minier a entraîné lundi la Bourse de Toronto dans son recul, pendant que les investisseurs tentaient d'évaluer l'impact économique du séisme et du tsunami catastrophiques qui ont touché le Japon vendredi.

 

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 55,06 points pour clôturer la journée avec 13 619,19 points, après avoir réussi à récupérer la plus grande partie du recul de 163 points affiché plus tôt dans la séance, grâce aux secteurs de l'énergie et de la finance.

Mais les actions des sociétés minières productrices d'uranium ont souffert de la situation du Japon, où des équipes d'urgence luttaient pour regagner le contrôle de réacteurs nucléaires en surchauffe.

La Bourse de croissance TSXV a perdu 73,68 points, pour terminer à 2193,07 points.

Le dollar canadien a pour sa part glissé de 0,16 cent US à 102,82 cents US.

«Le Japon est un énorme problème et il ne va pas s'en aller facilement ou rapidement», a observé John Stephenson, gestionnaire de portefeuilles chez First Asset Funds.

«On peut faire valoir qu'une reconstruction sera nécessaire, a ajouté M. Stephenson. Cela pourrait être bon pour les actions des métaux et les cours des métaux, des trucs comme ça (...) mais ça va essentiellement être une énorme tâche et le gouvernement n'a pas d'argent et continue d'emprunter pour financer cela.»

Le secteur de l'énergie a glissé de 0,16 pour cent, au terme d'une séance où le cours du pétrole s'est montré volatil. Le cours du baril de brut a clôturé la journée en hausse de trois cents US, à 101,19 $ US, à la Bourse des matières premières de New York, les investisseurs gardant l'impression que la catastrophe au Japon a plus ou moins immobilisé la troisième plus grande économie au monde.

Trois des cinq plus grandes raffineries du Japon ont fermé leurs portes, ce qui tassera immédiatement la demande du pays, qui est en outre le troisième consommateur de pétrole brut au monde.

Mais les tensions géopolitiques du monde arabe ont appuyé le cours du pétrole. L'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont envoyé lundi une force militaire spéciale à Bahreïn pour aider les dirigeants du pays - profondément divisé entre minorité sunnite au pouvoir et majorité chiite réclamant des réformes politiques - à mettre un terme à un mois de manifestations.

À Toronto, l'action de Suncor Énergie (TSX:SU) a perdu 21 cents à 42,09 $, tandis que celle de la Pétrolière Impériale (TSX:IMO) a chuté de 47 cents à 49,28 $.

Les actions des minières spécialisées en uranium ont culbuté en raison des importants problèmes connus par les centrales nucléaires japonaises dans la foulée du séisme et du tsunami de vendredi. Le gouvernement suisse a abruptement suspendu lundi ses projets de construction ou de remplacement de centrales nucléaires en raison des craintes de sécurité. L'Allemagne a elle aussi suspendu ses plan de prolongation de durée de vie de ses centrales nucléaires.

L'action de Cameco (TSX:CCO) a chuté de 4,62 $, soit 12,7 pour cent, à 31,70 $, tandis que celle d'Uranium Ore (TSX:UUU) a rendu 1,65 $, soit 27,7 pour cent, à 4,31 $ et que celle de Paladin Energy (TSX:PDN) a cédé 99 cents, ou 21,2 pour cent, à 3,67 $.

Le secteur des métaux de base a lâché deux pour cent, les craintes au sujet de la demande ayant continué à miner le cours du cuivre. Ce dernier a effacé deux cents US à 4,19 $ US la livre. Le titre de Teck Resources (TSX:TCK.B) a perdu 1,37 $ après que la société eut indiqué qu'elle avait dû revoir ses prévisions de ventes de charbon au premier trimestre en baisse de 13 pour cent.

Le cours du lingot d'or a gagné 3,10 $ US à 1424,90 $ US l'once à New York. L'action de Kinross Gold (TSX:K) a effacé 14 cents à 14,80 $, tandis que celle de Goldcorp (TSX:G) s'est appréciée de 24 cents à 46,36 $.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 51,24 points à 11 993,16 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a perdu 14,64 points à 2700,97 points et que l'indice élargi S&P 500 a rendu 7,89 points à 1296,39 points.

Par ailleurs, la Bourse du Japon a connu sa pire séance depuis la crise financière de 2008, l'indice de référence Nikkei ayant abandonné 225 points, soit 6,2 pour cent, effaçant d'un coup les gains cumulés depuis le début de l'année et reculant à son plus faible niveau en quatre mois.