L'approche prudente privilégiée en juin dernier par la gestionnaire de portefeuille Dominique Vincent, de MacDougall, MacDougall & MacTier, s'est révélée payante. En juin dernier, elle avait jeté son dévolu sur des titres à dividende élevé, susceptible d'être augmenté régulièrement, un type de produit fort apprécié de sa clientèle en gestion privée.

Huit mois plus tard, les cinq titres ont offert un rendement total (incluant le dividende) de près de 15 %, pendant que l'indice S & P/TSX s'est apprécié de 16,5 %. Étant donné que Mme Vincent n'avait pas retenu ni de sociétés aurifères ni de titres de métaux dans sa sélection, deux catégories qui pourtant pèsent lourd dans l'envolée du TSX, elle s'en dit très satisfaite.

Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]]

Prix fermeture vendredi : 59,78 $

Prix au 28 juin 2010 : 52,61 $

Performance depuis le 28 juin 2010 : 12,91 %

Dividende : 2,00 $

Achetée sous les 53 $ en juin, l'action qui s'était repliée en raison de ses activités américaines n'a pas déçu et est en voie d'atteindre le prix cible de 66 $. Les bénéfices ont bondi de 22 % au premier trimestre 2011. Mme Vincent n'exclut pas une augmentation du dividende en 2011, surtout depuis que certaines rivales comme la Scotia ont augmenté le leur. En attendant, le dividende actuel donne tout de même un rendement annuel de 3,3 %. Le titre se vend à 12,9 les profits de 2012. Historiquement, les grandes banques se vendent entre 9 et 14 fois les bénéfices à venir, ce qui lui fait dire que l'action n'est pas surévaluée. Elle la conserve.

Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]]

Prix fermeture vendredi : 72,39 $

Prix au 28 juin 2010 : 62,47 $

Performance depuis le 28 juin 2010 : 15,86 %

Dividende : 1,30 $

En juin, le CN se vendait 62,47 $ et versait un dividende de 1,08 $ l'action. Vendredi, CN a dépassé les 72 $ et il verse maintenant un dividende de 1,30 $. Difficile de demander mieux. « C'est la société de chemin de fer la mieux gérée en Amérique du Nord, avec de très bonnes marges », dit notre invitée de la semaine. Les bénéfices par action s'élèvent à 4,20 $ en 2010, en hausse de 30 % depuis un an. Ceux-ci devront progresser de 14 % en 2011. Elle conserve l'action.

SNC-Lavalin [[|ticker sym='T"SNC'|]]

Prix fermeture vendredi : 54,98 $

Prix au 28 juin 2010 : 44,60 $

Performance depuis le 28 juin 2010 : 21,75 %

Dividende : 0,84 $

Malgré son repli lié aux troubles libyens, l'action de SNC-Lavalin se vend 22 % plus cher qu'en juin dernier. Le carnet de commandes déborde, à 13 milliards, comparativement à 10,3 milliards pour la même période il y a un an. Même si le pire survenait au pays du colonel Kadhafi, où SNC réalise 6 % de ses revenus, d'autres contrats prendraient la relève, assure Mme Vincent. Le dividende a été augmenté de 0,68 $ à 0,80 $ depuis juin. Elle voit le titre à 68 $ d'ici un an. En raison du recul du titre au cours des deux dernières semaines, elle en recommande l'achat.

Suncor [[|ticker sym='T.SC'|]]

Prix fermeture vendredi : 42,30 $

Prix au 28 juin 2010 : 33,00 $

Performance depuis le 28 juin 2010 : 26,27 %

Dividende : 0,40 $

Mme Vincent a réalisé un autre bon coup avec la pétrolière intégrée Suncor. Endettée depuis l'acquisition de Petro-Canada, Suncor a tardé à s'apprécier comparativement à d'autres pétrolières. « Depuis le début de l'année, le titre va toutefois mieux », dit-elle. Suncor a aussi réduit sa dette de 13,4 à 11,1 milliards en un an, avec un rapport dette/capitalisation de 29 %. Ses résultats ont dépassé les attentes depuis deux trimestres. À un baril de pétrole de 93 $US et plus, Mme Vincent s'attend à ce que le titre atteigne les 50 $ d'ici un an. La cible était de 45 $ en juin. Elle en recommande l'achat.

Reitmans [[|ticker sym='T.RET.A'|]]

Prix fermeture vendredi : 16,99 $

Prix au 28 juin 2010 : 18,85 $

Performance depuis le 28 juin 2010 : -9,02 %

Dividende : 0,80 $

La déception de la sélection. Le détaillant de vêtements pour femmes n'a pas tenu ses promesses, malgré un rendement du dividende des plus attrayants à 4,7 %. L'entreprise a toujours de bons flux de trésorerie et n'a pas de dette à long terme. Par contre, ses ventes de magasins comparables ont montré des signes de faiblesse au dernier trimestre. Notre invitée délaisse le titre. « Avec les marchés financiers qui ont repris et la remontée attendue des taux d'intérêt, j'aimerais regarder une compagnie d'assurances », indique Mme Vincent. Sun Life se vend à moins de 11 fois les profits, tout en étant très près de sa valeur comptable. À un prix de 30,30 $, le rendement du dividende s'élève à 4,7 %. Le prix cible est à 36,50 $ d'ici 12 mois.