L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé lundi sa première séance depuis le séisme et le tsunami dévastateurs sur un plongeon de 6,18%, les investisseurs redoutant les conséquences de cette catastrophe qui aura des répercussions internationales.

L'indice des 225 valeurs vedettes a perdu 633,94 points pour tomber à 9620,49 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau, qui comporte des valeurs reflétant davantage de secteurs, a perdu 68,55 points (-7,49%), pour terminer à 846,96 points.

Le volume des transactions a atteint un niveau historique, avec plus de 4,88 milliards de titres échangés sur le premier marché, soit plus de 2,5 fois la quantité moyenne habituelle, à cause de très vives craintes après le séisme de vendredi.

Outre le traumatisme national, le bilan humain qui s'alourdit de jour en jour et les très importants dommages matériels, les donneurs d'ordres redoutent un important ralentissement économique.

De graves dysfonctionnements dans des centrales nucléaires de la région ravagée avivent les craintes sur les répercussions de ce désastre sur l'ensemble des entreprises et l'économie japonaise.

L'action de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite des centrales nucléaires en difficulté, a perdu 23,57%, tous les détenteurs de titres se précipitant pour vendre.

Le gouvernement japonais a jugé que ce sinistre aurait un impact «considérable» sur l'économie nationale et des fonds colossaux seront nécessaires pour financer la reconstruction des zones éprouvées.

La banque centrale tente d'apaiser les tensions dans les circuits financiers en injectant des fonds massifs.

Les actions des grands constructeurs d'automobiles ont lourdement chuté, ces groupes ayant suspendu leur production dans l'ensemble du Japon après le séisme dévastateur de vendredi.

Toyota a plongé de 7,93%, Nissan de 9,52%, Honda de 6,50%. Mitsubishi Motors s'est pour sa part écroulé de 11,82% à et Suzuki a perdu 3,90%.

L'arrêt de leurs chaînes de production concerne non seulement les sites des zones touchées par le séisme mais aussi les autres fabriques du Japon.

Contraints eux aussi de geler l'activité de plusieurs usines, les fabricants d'électronique n'ont pas connu meilleure fortune. Sony a dévissé de 9,12%, Panasonic de 8,10%, Sharp de 8,21% et Canon de 5,92%.

Les sociétés d'assurance ont aussi logiquement payé un lourd tribut au séisme: Anicom Holdings est tombé de 12,45%, Sony Financial Holdings de 11,72%, Dai-Ichi Life de 18,86% et Tokio Marine de 12,42%.

Les firmes du BTP se sont à l'inverse envolées, profitant des besoins immenses que la catastrophe va générer pour le secteur dans les régions dévastées.

Le constructeur de pavillons Misawa Homes Holdings a grimpé de 19,14% et son concurrent Daiwa House de 12,14%.

La société de génie civil Taiheyiyo Cement a bondi de 21,24%, son homologue Taisei de 19,89% et Shimizu de 11,01%.