Les marchés boursiers européens fléchissaient vendredi à la mi-journée d'environ 1%, après le séisme majeur qui a touché le Japon et qui avait déjà fait fortement chuter les places asiatiques.

En Europe, où les marchés sont déjà fragilisés par les incertitudes entourant les cours du pétrole et la crise des dettes souveraines en zone euro, les indices boursiers accusaient des baisses d'environ 1% ce matin.

À Paris, le CAC 40 perdait 1,06%, le Footsie à Londres lâchait 1,06% et le Dax à Francfort 1,07%.

Un énorme séisme a frappé vendredi matin le nord-est du Japon, déclenchant un tsunami de plusieurs mètres de haut sur les côtes Pacifique et faisant 36 morts et une dizaine de disparus, selon un dernier bilan en milieu de journée.

Il s'agit du plus puissant jamais enregistré dans l'archipel, selon l'agence de météorologie japonaise, qui a estimé la magnitude du tremblement de terre à 8,8.

Quelques heures auparavant, les places asiatiques avaient chuté: le Nikkei a cédé 1,72%, Shanghai 0,79%, tandis que Hong-Kong a perdu 1,55% et Sydney 1,17%.

Les valeurs liées à la réassurance, Swiss Ré, Munich Ré, Allianz, Scor... et qui sont pour la plupart cotées sur les places européennes, étaient en forte chute, perdant environ 5%. Ces valeurs sont les premières affectées par les catastrophes naturelles du fait des importants coûts à assumer en terme de reconstruction et de dédommagements.

À titre de comparaison, le tremblement de terre de Kobé (Japon) en 1995 avait coûté quelque 130 milliards de dollars, a rappelé un analyste parisien.

En Europe, cette catastrophe naturelle intervient à un mauvais moment pour les marchés financiers qui sont déjà fragilisés par de nombreuses incertitudes et inquiétudes. Le cours du baril de pétrole reste sous tension alors que les investisseurs s'interrogent sur la suite des événements en Libye et surtout craignent des troubles en Arabie Saoudite.

«L'économie mondiale pourrait connaître une deuxième récession si les prix du pétrole atteignent 140 à 150 dollars à cause des révoltes dans les pays arabes», a souligné l'économiste américain Nouriel Roubini.

Par ailleurs, le problème des dettes souveraines continue à peser sur les marchés alors qu'un sommet des dirigeants de la zone euro a lieu vendredi à Bruxelles, les Européens paraissant toujours divisés sur les solutions à apporter.