La Bourse de Toronto a terminé la séance de lundi en forte baisse, tirée vers le bas par les titres du secteur minier, dont la demande pourrait pâtir de la hausse du cours du baril de pétrole. La Bourse de New York a signé une deuxième journée de repli marqué face à la progression continue des prix du pétrole.

L'indice composé S&P/TSX a culbuté de 160,42 points pour clôturer à 14 092,35 points, tandis que le dollar canadien s'est déprécié de 0,12 cent US à 102,79 cents US.

Les titres miniers ont reculé avec le cours du cuivre, lequel a cédé 3,5 pour cent à 4,33 $ US la livre à la Bourse des matières premières de New York.

Les craintes croissantes de voir les violences en Libye s'étendre à d'autres pays grand producteurs de pétrole ont fait grimper le cours du pétrole brut de 1,02 $ US à 105,44 $ US le baril.

Le lingot d'or a quant à lui progressé de 5,90 $ US à 1434,50 $ US l'once à New York.

Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 79,85 points à 12 090,03 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 39,04 points à 2745,63 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,83% (11,02 points) à 1310,13 points.

Tentant de rebondir à l'ouverture après les pertes de vendredi, le marché est reparti en baisse dès le milieu de la matinée, alors que les prix du pétrole, eux, restaient orientés à la hausse.

«Les investisseurs ont appris des 40 dernières années que lorsque les prix du pétrole bondissent, on vend des actions», a souligné Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

«Il faut aussi faire justice à l'actualité qui anime le marché du pétrole», a ajouté l'analyste

La flambée des prix de l'énergie continuait d'être alimentée par la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi menaient des raids contre la rébellion en Libye pour tenter de mater l'insurrection.

Le baril de pétrole a atteint près de 107 dollars lundi à New York avant de clôturer à plus de 105 dollars.

«Il est très difficile pour le marché d'évacuer ces peurs géopolitiques, étant donné qu'on ne voit pas de solutions à ces problèmes à court terme», a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschert Capital Markets.

«Pour l'instant personne n'a osé revoir à la baisse les prévisions de croissance à cause du coût de l'énergie, mais il est clair que cela va venir si on continue comme ça, et c'est ce qui fait peur au marché», a précisé M. Volokhine.

Le marché se retrouvait en difficulté au deuxième anniversaire de son rebond: il avait atteint ses plus bas niveaux depuis plusieurs années au cours de la séance du 6 mars 2009 avant d'entamer une progression quasi ininterrompue.

«Après une hausse de deux ans, le marché a le droit de vendre», a observé Mace Blicksilver.

L'analyste a ajouté que si le S&P 500 passait sous le seuil des 1.300 points, la correction pourrait s'avérer encore plus sévère.

Les valeurs technologiques en particulier ont connu une mauvaise journée après la publication d'une note négative sur le secteur des micro-processeurs par les analystes de Wells Fargo.

Au sein du Dow Jones, le fabricant de microprocesseurs Intel a perdu 1,62% à 21,21 dollars. Son concurrent AMD a lâché 4,17% à 8,84 dollars.

Les valeurs liées à la conjoncture (industrie, matières premières) ont été aussi en difficulté. Le constructeur d'engins de chantier Caterpillar a perdu 0,88% à 102,13 dollars, l'avionneur Boeing 1,28% à 70,88 dollars).

Seules quatre des 30 valeurs composant le Dow Jones ont fini dans le vert.

Le marché a quand même salué l'acquisition par Western Digital (+15,56% à 34,68 dollars) de la filiale de disques durs du japonais Hitachi, Hitachi Global Storage Technologies, pour 4,3 milliards de dollars.

L'action de l'opérateur boursier Nasdaq OMX a gagné 0,79% à 28,24 dollars. Le journal dominical britannique Sunday Times a affirmé dimanche que la Bourse de Londres avait des visées sur son rival américain.

Le marché obligataire a un peu reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,497% contre 3,492% vendredi soir et celui du bon à 30 ans à 4,608% contre 4,601%.