La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, fléchissant face à un bond des prix du pétrole, dont les répercussions possibles inquiètent même la banque centrale américaine: le Dow Jones a perdu 1,38% et le Nasdaq 1,61%.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 168,32 points à 12 058,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 44,86 points à 2737,41 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 1,57% (20,89 points) à 1306,33 points.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX a retraité de 13,65 points pour terminer la séance à 14 122,85 points.

Le dollar canadien s'est déprécié de 0,37 cent US à 102,57 cents US.

En hausse à l'ouverture, les indices de Wall Street ont décroché alors que les cours du brut décollaient, le baril finissant à 115 $ à Londres, presque 100 $ à New York.

Cette poussée sur le marché du pétrole a «ravivé les inquiétudes quant aux répercussions de la hausse des prix de l'énergie sur la consommation», ont relevé les analystes de Charles Schwab.

Alors que la crise libyenne se poursuit, les investisseurs se sont inquiétés mardi de la situation en Iran, où des affrontements ont opposé forces de sécurité et manifestants.

Ces tensions ont totalement éclipsé la hausse de l'indice ISM d'activité dans l'industrie aux États-Unis, pourtant au plus haut depuis près de sept ans.

«L'industrie va bien, l'économie se porte probablement bien», a reconnu Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Mais «il y a des facteurs négatifs dans ce premier trimestre», a-t-il poursuivi: flambée des cours du pétrole, mais aussi des cours des produits agricoles, et tempêtes de neige à répétitions en début d'année aux États-Unis.

«La question, c'est de savoir à quel point ils sont négatifs», a-t-il ajouté.

Le président de la banque centrale, Ben Bernanke, a prévenu mardi qu'une «hausse durable des prix du pétrole et d'autres matières premières représenterait une menace tant pour la croissance économique que pour la stabilité des prix».

«Les statistiques économiques sont bonnes, mais ce qui compte, c'est ce que dit M. Bernanke», a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners. «Ce qu'il dit, c'est que si les prix du pétrole restent élevés, cela va devenir un problème».

Sur les trente valeurs qui entrent dans la composition du Dow Jones, seuls le géant de la distribution Wal-Mart (+0,17%) et le producteur de sodas Coca-Cola (+1,55%) ont fini dans le vert.

La baisse a été particulièrement marquée pour les valeurs de l'industrie et et bancaires, particulièrement sensibles à la conjoncture: le producteur d'aluminium Alcoa a lâché 3,68%, l'avionneur Boeing 2,62%, le chimiste DuPont 3,01%, la banque Bank of America 2,52%.

Même les pétroliers ExxonMobil (-0,85%) et Chevron (-0,82%) ont baissé malgré la hausse des cours du brut.

Hors de l'indice vedette, les compagnies aériennes, directement touchées par le prix des carburants, ont plongé. United Continental a perdu 4,24%, Delta 5,60%, US Airways 7,67%.

General Motors a reculé de 1,73% 32,95 $. Il finit sous son prix d'introduction en Bourse, en novembre, malgré un bond de 45,8% de ses ventes en février aux États-Unis.

Ford, qui a vu ses ventes augmenter de 13,6%, a vu son action perdre 2,59% à 14,66 $.

Dans le secteur bancaire, Citigroup a cédé 2,35% à 4,57 $. Elle a vendu les activités de cartes de crédit de sa filiale britannique Egg à Barclays.

Sur le marché obligataire, parfaitement stable, le rendement du bon du Trésor à dix ans a fini à 3,414% et celui du bon à 30 ans à 4,490%.