Le ministre des Finances de l'Ontario, Dwight Duncan, a répliqué à ses adversaires, mardi, dans le cadre de la guerre de mots qui fait rage au sujet du projet de fusion de la Bourse de Toronto avec celle de Londres.

M. Duncan accuse ceux qui sont favorables à la fusion - à laquelle la province pourrait s'opposer - d'être alarmistes lorsqu'ils laissent entendre que la réputation du Canada en matière de libre-échange et de concurrence repose sur l'entente.

«Je ne crois pas qu'ils devraient craindre un débat, et je ne crois pas qu'ils devraient essayer de faire peur comme ça», a-t-il lancé.

«Ce qu'ils devraient faire, c'est agir et réfléchir à ce qui sert le mieux les intérêts du pays. Ils ont des arguments à défendre, et j'ai hâte de les entendre», a ajouté M. Duncan.

L'entente, qui est sujette à un examen du gouvernement fédéral, n'est pas une fusion, selon le ministre.

«Ils devraient cesser de parler de fusion. Ce n'en est pas une», a dit M. Duncan.

«Je crois qu'ils devraient parler de l'étape suivante. Si ces deux (bourses) fusionnent, ont-ils l'intention de procéder à une autre fusion? Je crois qu'il s'agit d'une question importante. Plusieurs personnes m'ont laissé entendre que c'était le cas.»

M. Duncan dit craindre qu'une vague de fusions de places boursières dans le monde ait des conséquences néfastes pour les plus petites entreprises canadiennes souhaitant avoir accès aux marchés financiers.

«Il restera moins de marchés boursiers dans le monde - c'est clairement la tendance du moment», a-t-il dit.

«Vous aurez essentiellement une oligopole, ce qui veut dire, à mon avis, que les prix d'admission en bourse vont augmenter. Si les prix augmentent, qu'est-ce que cela va signifier pour les petites et moyennes entreprises canadiennes tentant d'accéder aux marchés financiers mondiaux?»

Le ministre rejette également du revers de la main toute suggestion voulant qu'il soit déconnecté de la réalité de Bay Street. Il a même brandi une photo de lui prise à la Bourse de Toronto, après que quelqu'un eut laissé entendre qu'il ne savait même pas où elle se trouvait.

Mardi, l'Ontario a mis sur pied un comité composé de membres de tous les partis afin d'examiner le projet de fusion d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.

Le Groupe TMX , qui exploite la Bourse de Toronto, ainsi que la Bourse de Londres ont annoncé leur projet de fusion, le 9 février, en vue de créer l'un des plus grands marchés boursiers au monde.

Si la fusion est approuvée, tout rapport d'échange des actions serait proche de la valeur boursière actuelle de chacune des sociétés, ce qui conférerait à la nouvelle entité une valeur d'un peu plus de 6 milliards de dollars.

En plus de la Bourse de Toronto, le Groupe TMX exploite la Bourse de croissance TSXV, la Bourse de Montréal, la Bourse du gaz naturel et la Bourse d'options de Boston.