Le ministre des Finances de l'Ontario craint une possible mainmise de Dubaï sur l'entreprise issue de la fusion en cours des Bourses de Londres et Toronto, un actif «stratégique».

«Nous faisons des affaires avec le Moyen-Orient», a déclaré aux journalistes le ministre Dwight Duncan. «Mais je ne suis pas certain de vouloir qu'ils (les financiers du Moyen-Orient) possèdent notre bourse».

C'est que l'émir de Dubaï Mohammed ben Rachid Al Maktoum sera le premier actionnaire de la future entité, avec 11,3% du capital.

Cette situation «affectera nos marchés de capitaux tant au détail que dans l'optique de la collecte de fonds», a estimé M. Duncan. «Je ne serai pas un de ceux qui disent "OK, allez de l'avant"», a-t-il ajouté.

Pour lui, la bourse de Toronto est un «actif stratégique dans une industrie stratégique».

«Si vous essayez d'acheter la Bourse de Dubaï, vous croyez que vous pourrez le faire? Si vous essayez d'acheter une industrie de matières premières en Chine, vous croyez pouvoir le faire?», s'est interrogé le ministre provincial.

Conclue mercredi, la fusion des deux Bourses doit être encore approuvée par le gouvernement fédéral qui l'examine sous l'angle des intérêts canadiens. Les provinces de Québec et de l'Ontario ont aussi leur mot à dire.

Une fois entrée en vigueur, la transaction va donner naissance à la première plateforme mondiale de cotation pour les entreprises spécialisées dans l'extraction de ressources naturelles et la production d'énergie.

Le nouvel ensemble se hissera également en tête du classement des groupes boursiers mondiaux par le nombre de sociétés cotées.

En termes de valeur boursière, le groupe combiné, qui n'a pas encore de nom de baptême, se classerait septième, avec une valeur d'environ 7 milliards de dollars.