La Bourse de Toronto a clôturé mardi en forte baisse, l'ambiance ayant été minée par la publication d'un rapport faisant état d'un ralentissement du secteur manufacturier en Chine pendant le mois de mai, en plus des inquiétudes persistantes sur l'économie de la zone euro.

L'indice composé S&P/TSX a culbuté de 191,02 points pour terminer la journée avec 11 571,97 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a rendu 25,32 points à 1488,75 points.

Les investisseurs ont soupesé la décision de la Banque du Canada de hausser son taux d'intérêt directeur d'un quart de point à 0,5 pour cent, ce qui était largement attendu.

Le dollar canadien a cependant retraité de façon marquée, de 0,95 cent US, pour terminer à 94,88 cents US, tiré vers le bas par l'incertitude quant aux futures décisions de la banque centrale.

La Banque du Canada a expliqué que les conditions économiques à travers le monde étaient inégales et a reconnu «la possibilité d'un nouvel affaiblissement en Europe», ajoutant que «le rééquilibrage de la croissance mondiale qui s'impose ne s'est pas encore matérialisé».

«La Banque du Canada garde les options de sa politique assez ouvertes», a observé Sal Guatieri, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux. «Ils ne seront certainement pas sur le pilote automatique pour hausser les taux d'intérêt dans les prochains mois», a-t-il illustré.

L'action de la Banque Scotia (TSX:BNS) a été une des rares à bien performer mardi. La banque a affiché un bénéfice record de près de 1,1 milliard $, soit 1,02 $ par action, alors que les experts attendaient en moyenne un bénéfice de 93 cents par action. La Scotia a en outre réduit sa provision pour pertes sur prêts. Son titre a grimpé de 1,27 $ à 49,52 $.

D'autres titres du secteur de la finance ont plutôt contribué au déclin de l'indice de référence du parquet torontois, notamment celui de la Banque Royale (TSX:RY), qui a laissé 92 cents à 54,20 $, tandis que celui de la TD (TSX:TD) a lâché 1 $ à 70,75 $. Les deux banques ont dévoilé la semaine dernière des résultats trimestriels qui ont déçu les analystes.

Les inquiétudes sur la Chine ont pris l'avant-scène après qu'une enquête eut démontré que la croissance du secteur manufacturier du pays avait ralenti en mai, ce que la fédération chinoise de la logistique et de l'approvisionnement a attribué à la faiblesse de la demande en Chine et à l'étranger.

La vigoureuse croissance chinoise a grandement contribué à faire émerger l'économie mondiale hors de la récession, et elle a été particulièrement bénéfique pour la Bourse de Toronto, en raison de sa forte affiliation aux matières premières.

Plus tôt dans la séance, les inquiétudes sur la crise des dettes en Europe a poussé l'euro à un nouveau creux de quatre ans, soit 1,2112 $ US, avant qu'il ne rebondisse à 1,2242 $ US. Plusieurs analystes observent le cours de l'euro pour évaluer le niveau de confiance vis-à-vis de la crise qui touche notamment la Grèce, l'Espagne et le Portugal.

À Toronto, le secteur des métaux de base a encaissé un recul de près de six pour cent, le cours du cuivre ayant perdu quatre cents US à 3,07 $ US la livre.

Le prix du cuivre et les titres miniers ont souffert ce dernier mois. Le cuivre a perdu près de huit pour cent en mai, tandis que le secteur des métaux de base de Toronto a lâché 11,5 pour cent.

Le secteur de l'énergie s'est amoindri de 3,29 pour cent, le cours du pétrole brut ayant perdu 1,39 $ US à 72,58 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Canadian Natural Resources (TSX:CNQ) a rendu 2,10 $ à 35,15 $, tandis que celle de Suncor Énergie (TSX:SU) a abandonné 61 cents à 31,89 $.

Les titres aurifères ont, dans l'ensemble, affiché une modeste hausse, les investisseurs à la recherche d'une valeur refuge ayant fait grimper le cours du lingot d'or de 11,90 $ US à 1226,90 $ US l'once à New York. Le titre de Barrick Gold (TSX:ABX) s'est amélioré de 76 cents à 44,91 $.

Aux États-Unis, la publication de données sur les dépenses en construction et sur le secteur manufacturier ont laissé voir une poursuite de la reprise économique, ce qui a initialement aidé à contrebalancer les inquiétudes sur la Chine et l'Europe.

Mais la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a finalement lâché 112,61 points à 10 024,02 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq, à forte composante technologique, a rendu 34,71 points à 2222,33 points et que l'indice élargi S&P 500 a cédé 18,7 points à 1070,71 points.