Comment profiter du boom des marchés émergents sans s'exposer aux risques locaux? En investissant dans des multinationales occidentales qui ont du succès là-bas, répondent Michel Rouette, vice-président, actions, et Annie Laliberté, analyste, à CIBC Gestion d'actifs. Mais attention: des marchés émergents, on peut aussi en trouver aux États-Unis... dans des secteurs où les Américains accusent du retard! Voici cinq entreprises, toutes européennes, qui plaisent à nos experts.

Schneider Electric (SU)

Fermeture vendredi: 81,50 euros

Haut de 52 semaines: 89,48 euros

Bas de 52 semaines: 51,10 euros

Performance en 2010: -0,34%

Des besoins en énergie qui doubleront sur la planète d'ici 20 ans... mais des émissions de gaz à effet de serre qu'on veut réduire. Selon Michel Rouette, cela veut dire une chose: il faudra mieux gérer l'énergie. Or, Schneider Electric est le leader mondial du domaine.

Ce géant français installe des réseaux de distribution et propose des solutions d'efficacité énergétique. L'entreprise fait plus de 35% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, qui construisent leurs infrastructures à toute vitesse.

«Aux États-Unis, le réseau de transmission et de distribution est désuet et demandera d'importants investissements», dit aussi M. Rouette, qui souligne que l'arrivée de nouvelles énergies comme l'éolien oblige aussi à repenser les réseaux.

Vestas Wind Systems (VWS)

Fermeture vendredi: 290,80 couronnes danoises

Haut de 52 semaines: 416,50 couronnes danoises

Bas de 52 semaines: 262 couronnes danoises

Performance en 2010: -8,26%

Vestas Wind System est le numéro un mondial de l'énergie éolienne, un secteur qui croît de 25% par année depuis 2000 et dans lequel M. Rouette voit encore une croissance «dans les deux chiffres» pour les 10 prochaines années.

«Il y a beaucoup de rattrapage à faire aux États-Unis», dit M. Rouette, qui voit là aussi un «marché émergent» américain.

Pourquoi Vestas? Parce que contrairement à des géants comme GE ou Siemens, qui font de l'éolien parmi tant d'autres choses, la multinationale danoise est entièrement consacrée au secteur. Vestas fait 25% de ses affaires en Asie, domine le marché indien et est l'entreprise étrangère la plus présente en Chine.

LVMH (MC)

Fermeture vendredi: 85,92 euros

Haut de 52 semaines: 92,50 euros

Bas de 52 semaines: 52,75 euros

Performance en 2010: +9,62%

LVMH, c'est le groupe français derrière les sacs Louis Vuitton, le champagne Moët & Chandon et les parfums Dior. «Le leader mondial du luxe», résume Annie Laliberté.

Et le luxe, ça vend, notamment en Asie, où la hausse des salaires entraîne le désir d'afficher son statut social. LVMH réalise maintenant près de 30% de ses ventes en Asie (excluant le Japon), un chiffre qui grimpe constamment.

«Il y a beaucoup de joueurs dans le luxe en Chine, mais LVMH réussit à bien y implanter sa marque», dit Mme Laliberté.

Nestlé (NESN)

Fermeture vendredi: 52,50 francs suisses

Haut de 52 semaines: 54,65 francs suisses

Bas de 52 semaines: 38,24 francs suisses

Performance en 2010: +4,58%

«Une performance à long terme solide et stable»: selon Annie Laliberté, voilà ce qu'offre le géant suisse de l'alimentation.

L'analyste aime particulièrement les PPP de Nestlé. Pas les partenariats public-privé, mais les popularly positioned products: des produits que l'entreprise adapte aux besoins spécifiques des marchés émergents, où Nestlé fait déjà 30% de ses affaires.

«Il y a 4 milliards de personnes sur la planète qui gagnent moins de 1500$US par année. Le potentiel de rejoindre ces gens est immense», dit Mme Laliberté.

Bureau Veritas (BVI)

Fermeture vendredi: 42,75 euros

Haut de 52 semaines: 43,73 euros

Bas de 52 semaines: 31,48 euros

Performance en 2010: +17,43%

Bureau Veritas, c'est le service de contrôle de la qualité des entreprises. La société française vérifie et certifie tout, des navires aux bâtiments en passant par les bouilloires et les casques de hockey. Le but: éviter les scandales comme ceux qui ont éclaboussé le fabricant de jouets Mattel.

«Les entreprises confient de plus en plus ce genre de fonction à l'externe», dit Michel Rouette.

Veritas est implantée dans 140 pays, compte sur une crédibilité qu'il faut des années à bâtir et se transige à des multiples plus intéressants que la seule entreprise plus grande qu'elle dans le secteur, SGS, souligne M. Rouette.