La minière Osisko a adopté un régime de droits des actionnaires, ou «pilule empoisonnée», pour se protéger d'une éventuelle prise de contrôle. Mais la société aurifère, qui met actuellement en valeur le projet Canadian Malartic, assure qu'elle n'agit pas en réaction à une offre présentée ou imminente.

«Il y a eu plusieurs rumeurs là-dessus, mais il n'y a rien», a confirmé à La Presse Affaires le vice-président aux finances, Bryan Coates. Des analystes spéculaient récemment à savoir si Goldcorp, qui possède 12% des actions d'Osisko, pourrait être intéressée à acquérir Osisko, selon ce qu'a rapporté le Globe and Mail.

 

La société de Montréal souligne que le régime «n'a pas pour but d'empêcher la présentation d'offres publiques d'achat». Il prévoit que des «offres permises» puissent être déposées sans enclencher l'effet de dilution des actions du régime.

Ces offres devront être valides pour au moins 60 jours «afin de nous donner un temps pour nous assurer que la valeur pour l'actionnaire est maximisée, pour regarder les alternatives», précise M. Coates.

Au contraire, si un acquéreur met la main sur au moins 20% des actions autrement que par une offre permise, ou s'il lance une offre non permise, le conseil d'administration sera en droit de déclencher le régime. Les actionnaires autres que l'acquéreur pourraient alors acheter des actions à un prix moindre que celui du marché.

Selon Adam Marchionni, analyste minier chez Valeurs mobilières Industrielle Alliance, la décision d'Osisko n'annonce pas nécessairement une offre hostile prochaine.

Selon lui, ce peut être un bluff de l'équipe de direction pour attirer l'attention des marchés. Mais cela peut aussi indiquer que la société ne veut pas être acquise, du moins pas au prix actuel.

Étant donné la valeur des projets d'Osisko, Adam Marchionni estime qu'Osisko pourrait être une cible potentielle «si le prix de l'or continue d'être fort».

D'un autre côté, note l'analyste, la société pourrait tout aussi bien en arriver à l'étape de l'exploitation sans être achetée, étant donnée la quantité d'argent dans ses coffres. À la fin de mars, Osisko disposait de 670 millions en liquidités.

Le régime de droits des actionnaires d'Osisko prenait effet hier, sous réserve de l'approbation de la Bourse de Toronto. Il devra cependant être soumis au vote des actionnaires au cours de l'assemblée annuelle, à la fin de juin.

Le titre d'Osisko a clôturé à 10,51$ hier à la Bourse de Toronto, en baisse de 3%. La capitalisation boursière est de 3,5 milliards.