Le dollar canadien a affiché mardi son meilleur gain quotidien depuis le mois de juillet dans la foulée de commentaires de la Banque du Canada particulièrement optimistes quant aux perspectives économiques du pays.

Le huard s'est apprécié de 1,58 cent US à 100,12 cents US après que la Banque du Canada eut signalé qu'elle pourrait hausser bientôt son taux d'intérêt directeur - ce qui va vraisemblablement augmenter la demande internationale pour la devise et les obligations canadiennes.

Le dollar canadien a pris jusqu'à 1,76 cent US en cours de séance, pour se transiger à 100,30 cents US.

La banque centrale canadienne s'attend maintenant à ce que l'économie du pays progresse de 3,7% en 2010, soit plus rapidement que prévu, tandis que l'inflation devrait aussi avancer. Dans ses prévisions précédentes, émises en janvier, l'institution tablait plutôt sur une croissance de 2,9% cette année.

À la lumière de ces perspectives encourageantes, la Banque du Canada a retiré son engagement conditionnel à ne pas modifier son taux d'intérêt directeur - actuellement à un creux historique de 0,25% - avant la fin juin. Pour plusieurs analystes, cela met la table pour une hausse de ce taux lors de sa prochaine annonce à ce sujet, soit le 1er juin.

Le dollar canadien restera vigoureux tant que les investisseurs s'attendront à ce que la banque hausse ses taux et resserre les réserves d'argent. Mais un dollar aussi fort, en retour, pourrait forcer la banque à réduire ses taux d'intérêt plus tard cette année, a estimé Danielle Park, de la firme ontarienne Venable Park Investment Counsel, à Barrie.

«Ils ont commencé à hausser les taux en 2002 et puis ils ont dû revenir sur leurs pas parce qu'ils se sont rendus compte que l'économie ne reprenait pas aussi vigoureusement qu'ils ne l'avaient espéré», a rappelé Mme Park.

«Et la hausse du dollar joue vraiment un rôle là-dedans (...) Ils haussent les taux, ce qui fait grimper la devise, et cela fait ralentir l'expansion économique» parce qu'un dollar vigoureux nuit aux fabricants et aux autres entreprises qui vendent leurs produits au sud de la frontière, a-t-elle expliqué.

L'indice de référence de la Bourse de Toronto a pris 10,56 points pour terminer la séance à 12 113,53 points, cédant une partie des gains réalisés plus tôt en raison de la faiblesse du secteur aurifère.

Les titres de ce groupe ont retraité collectivement de 1,6%, même si le prix du lingot d'or a avancé de 3,40 $ US à 1139,20 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a cédé 73 cents à 39,03 $.

Le secteur torontois de l'énergie a quant à lui engrangé la plus forte hausse de la journée, avec un gain de 1,16%, stimulé par le cours du pétrole, qui a grimpé de 72 cents US à 83,85 $ US le baril à New York. Le titre d'Encana [[|ticker sym='T.ECA'|]] a gagné 34 cents à 31,77 $.

Les titres liés aux métaux de base sont restés essentiellement stables, ne reculant dans l'ensemble que de 0,04%. Le cours du cuivre a pour sa part avancé de 1,65 cent US à 3,51 $ US la livre. L'action de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] a perdu 71 cents à 41,71 $, avant que la minière ne dévoile ses plus récents résultats trimestriels.

La Bourse de croissance TSXV a retraité de 1,76 point à 1652,20 points.

Aux États-Unis, les investisseurs ont semblé mettre de côté, du moins temporairement, leurs inquiétudes quant aux accusations de fraude qui pèsent contre la banque Goldman Sachs, préférant se concentrer sur une nouvelle fournée de résultats trimestriels solides.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a progressé de 25,01 points à 11 117,06 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a avancé de 20,20 points à 2500,31 points et que l'indice élargi S&P 500 s'est emparé de 9,65 points à 1207,17 points.