La Bourse de Toronto a plongé vendredi pour une deuxième session consécutive, frappée de plein fouet par une réforme proposée du secteur bancaire américain et par un resserrement de l'accès au crédit en Chine.

L'indice composé S&P/TSX a cédé 125,67 points à 11 343,43 points, portant ses pertes totales pour la semaine à 341,94 points, soit 2,9%.

Le secteur financier a reculé de 1,56% vendredi, après avoir cédé la veille quelque 2%. Le président américain Barack Obama a fait connaître jeudi son intention de limiter la taille des banques, indiquant en outre espérer pouvoir mettre fin à certaines pratiques risquées auxquelles l'industrie a recours pour gonfler ses profits.

«Il n'y a aucun doute à ce sujet: ce qui va arriver au secteur financier des États-Unis va avoir des répercussions sur ce qui se passe au Canada», a estimé Blair Falconer, gestionnaire de portefeuille chez HSBC Securities Canada.

«Les sociétés financières canadiennes ont une certaine exposition - autant les banques que les sociétés d'assurance - aux États-Unis. La plupart des grandes banques ont de larges activités de détail dans différentes parties des États-Unis. Les assureurs ont aussi réalisé aux États-Unis de très importantes acquisitions au fil des ans.»

L'action de la Banque Royale a rendu vendredi 1,82 $ à 52,88 $, et celle de la Financière Sun Life a cédé 64 cents à 31,71 $.

Le dollar canadien a pour sa part reculé de 0,6 cent US à 94,51 cents US.

Les autres inquiétudes des investisseurs concernent la Chine, qui cherche à ralentir son économie, notamment en freinant l'accès au crédit et en augmentant la supervision des banques chinoises, ce qui laisse planer un doute sur la force de la reprise économique mondiale.

La banque centrale chinoise pourrait décider de resserrer sa politique monétaire pour contenir l'inflation, ce qui amoindrirait la demande pour les produits et services des pays de l'Ouest, ralentir la reprise ailleurs et mettre plus de pression sur les secteurs canadiens reliés aux matières premières.

Plus tôt cette semaine, la banque centrale chinoise a haussé le seuil minimum des liquidités que les banques doivent conserver, «alors les banques, lorsque leurs prêts arriveront à échéance, ne pourront pas vraiment re-prêter l'argent, même à leurs meilleurs clients, et encore moins à ceux qui sont plus risqués», a observé M. Falconer.

Sur le parquet torontois, la composante des métaux de base a perdu 0,27% malgré une hausse de cinq cents US du cours du cuivre, à 3,35 $ US la livre. L'action de Teck Resources a reculé de 97 cents à 38,77 $, tandis que celle d'Equinox Minerals a grimpé 18 cents à 3,83 $.

Le groupe de l'énergie a retraité de 1,56%, le baril de pétrole ayant perdu 1,54 $ US à 74,54 $ US à la Bourse des matières premières de New York. Le titre de Canadian Natural Resources a perdu 1,61 $ à 69,80 $, tandis que celui de Suncor Energie a laissé 65 cents à 35,20 $.

Le secteur aurifère a été le plus solide à Toronto, avec une croissance de 0,89 pour cent. Le cours du lingot d'or a pourtant lâché 13,50 $ US à 1089,70 $ US l'once à New York. L'action de Barrick Gold (TSX:ABX) a gagné 35 cents à 38,66 $.

La Bourse de croissance TSXV a abandonné 9,24 points à 1549,67 points.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 216,9 points à 10 172,98 points, alors que l'indice Nasdaq a cédé 60,41 points à 2205,29 points et que l'indice élargi S&P 500 a glissé de 24,75 points à 1091,73 points.