Barton Biggs et Marc Faber, qui avaient recommandé d'acheter des actions en mars dernier au moment où les investisseurs s'en départaient, prédisent encore une fois d'une même voix que les actions des sociétés américaines et le dollar de l'Oncle Sam vont progresser en 2010.

Les actions transigées sur la plus importante Bourse au monde et la devise américaine sont susceptibles de s'apprécier de 10% tandis que les économies prendront du mieux dans le monde, indiquait lundi M. Biggs, de la firme new-yorkaise de fonds spéculatifs Traxis Partners. Pour sa part, M. Faber, éditeur du bulletin «Gloom Boom & Doom», a soutenu que le dollar pourrait progresser de 5% à 10% par rapport à l'euro pendant que les actions s'apprécieront, ce qui inverserait le lien entre ces deux éléments qui a prévalu de mars à novembre derniers.

Les conseils prodigués par MM. Biggs et Faber il y a neuf mois se sont avérés rentables puisque l'indice Standard & Poor's 500 a bondi de 67%, plus forte progression depuis les années 30. À l'époque, ils ont vu une occasion d'achat au moment où les investisseurs faisant l'hypothèse que la crise financière allait engendrer une dépression ont vu la valeur des actions chuter à leur niveau le plus bas depuis 1986. Aujourd'hui, M. Biggs, 77 ans, et M. Faber, 63 ans, prévoient des gains puisque selon eux, la reprise économique va s'accélérer et les investisseurs délaisseront leurs placements affectés aux bons du Trésor.

«L'Histoire donne à penser qu'après un choc économique d'une telle ampleur comme ce que nous avons connu, il y a des chances que nous connaissions un sursaut passablement marqué de croissance en 2010 et 2011», a soutenu M. Biggs.

«Je ne vois aucune raison, a-t-il ajouté, pour que nous n'ayons pas une poursuite de la progression du dollar et des actions. Et je crois que la prochaine augmentation dans les deux cas pourrait atteindre 10%.»

Le produit intérieur brut des États-Unis augmentera de 2,6% l'an prochain après avoir diminué de 2,5% en 2009, selon la prévision médiane d'économistes sondés par Bloomberg. Par ailleurs, le produit intérieur brut mondial bondira de 3,5% l'an prochain, un sommet depuis 2004, dans un contexte d'augmentation des dépenses et des investissements par les entreprises, estime Dean Maki, de Barclays PLC, le prévisionniste le plus précis.

Le prix des actions a commencé à rebondir après que les investisseurs eurent payé 11,9 fois les bénéfices des sociétés membres de l'indice Standard & Poor's 500, un creux de 23 ans, le 9 mars dernier, selon des données compilées par Robert Shiller, de l'Université Yale.

Le multiple des bénéfices utilisé par M. Shiller a bondi à 20,3, ce qui correspond au niveau constaté avant l'effondrement de Lehman Brothers Holdings, en septembre 2008. Cette amélioration est survenue après que le gouvernement américain a prêté, dépensé ou garanti plus de 11 000 milliards US pour mettre fin à la récession.