Oubliez la Bourse, les obligations, le pétrole ou les métaux précieux. Pour redonner du poids à votre portefeuille en 2009, le meilleur actif financier était sans conteste... le sucre!

Stimulé par les craintes de pénurie, le prix du sucre a explosé de plus de 90% depuis le début de l'année. La semaine dernière, le prix du contrat à terme pour octobre a atteint 23,33 $US la livre, son sommet des 28 dernières années.

À la Bourse de New York, le iPath Dow Jones UBS Sugar (SGG) a explosé de 70% depuis le début de l'année. Ce fonds négocié en Bourse qui s'achète et se vend comme une action, reflète le rendement des contrats à terme sur le sucre. Pour les investisseurs particuliers, il s'agit d'un moyen simple d'investir directement dans la matière première.

Au Canada, le titre du plus important distributeur de sucre raffiné, Rogers Sugar Income Fund (RSI.UN), a repris 45% depuis son creux de mars dernier, touchant 4,15$ la semaine dernière. Mais il reste encore loin de son sommet de 5,50$ en 2008.

Pour certains, la poussée du sucre est loin d'être terminée. «Le prix du sucre ira certainement beaucoup plus haut», affirmait il y a quelques jours Jim Rogers, ancien partenaire de l'investisseur vedette George Soros.

«Le sucre demeure 70% en dessous de son sommet historique et il n'y a pas grand-chose dans la vie qui est moins cher qu'en 1974», mentionnait à l'agence Bloomberg M. Rogers, qui prêche pour les matières premières depuis plus de 10 ans.

Selon lui, il y a des facteurs fondamentaux qui stimulent la hausse du prix du sucre, notamment le fait que le Brésil utilise de plus en plus le sucre pour la production d'éthanol.

Pour d'autres, le sucre est sur le point de casser. Les mauvaises conditions météorologiques sont un phénomène temporaire, met en garde Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint à la Banque Laurentienne. «Si la météo revient à la normale, le prix pourrait retomber», dit-il.

De plus, la récente hausse du prix du sucre pourrait encourager des producteurs qui s'étaient tournés vers d'autres types de culture, comme les bananes, à se reconvertir au sucre.

«Déjà, on s'attend à ce que la capacité de production rebondisse en 2009-2010, car des agriculteurs veulent revenir vers la canne à sucre», note Michael Johnston, qui expose sur le site financier Seeking Alpha pourquoi le prix du sucre est sur le point de fondre.