Le rebond marqué des cours des métaux et du pétrole depuis quelques semaines est-il vraiment fiable?

Non, estiment des analystes de marché et des gestionnaires de fonds d'investissement consultés par La Presse Affaires.

Car les indices d'une reprise de la croissance économique mondiale - cruciale pour la demande réelle de matières premières - demeurent passablement embrouillés.

Tant qu'il en sera ainsi, pour quelques mois encore estime-t-on, les prix des métaux industriels et du pétrole demeureront en période de forte volatilité.

 

De même que l'indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, dont un peu plus du tiers de la capitalisation dépend des actions d'entreprises de matières premières.

«Après un rebond boursier plus fort qu'attendu, les investisseurs en sont rendus à décortiquer la moindre donnée économique pour y déceler ou non des signes de reprise. Mais ces signes pourraient prendre quelques mois à se confirmer. D'ici là, la volatilité de l'indice S&P/TSX sera élevée», résume Kate Warne, principal analyste de la Bourse canadienne chez Edward Jones, une importante firme américaine de courtage qui cible le marché des particuliers-investisseurs.

Mais pour l'équipe d'économistes et de stratèges boursiers de la Financière Banque Nationale (FBN), le récent rebond des titres liés aux ressources et au pétrole serait déjà à bout de souffle. Du moins, à cette étape-ci du cycle de reprise économique.

«Le potentiel des cours des matières premières est plus à la baisse qu'à la hausse d'ici le reste de l'année», lit-on dans le plus récent bulletin de stratégie boursière de la FBN.

Quant au pétrole, l'avertissement aux investisseurs devient une alerte. «La multiplication par deux du prix du pétrole depuis le début de l'année est difficile à comprendre. La demande ne justifie pas l'augmentation actuelle», selon la FBN.

Ses économistes s'attendent à un repli prochain du prix de pétrole de l'ordre de 15%, jusqu'aux environs de 60$US le baril.