Le principal indice de la Bourse de Toronto a plongé lundi à la suite de la publication d'un rapport laissant entrevoir une contraction de l'économie mondiale plus prononcée que prévu pour cette année.

L'indice composite S&P/TSX a lâché 453,77 points, soit 4,4 pour cent, pour clôturer lundi à 9834,18 points - sa première fermeture sous la barre des 10 000 points depuis le 11 mai, et sa plus importante chute quotidienne au chapitre des points depuis le début décembre.

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Selon la Banque mondiale, l'économie mondiale reculera de 2,9 pour cent en 2009, une chute bien plus importante que celle de 1,7 pour cent précédemment estimée par l'organisme.

Le rapport de la Banque mondiale a persuadé les investisseurs qu'il était temps de retirer les profits réalisés dans le cadre de la reprise printanière, qui a vu le principal indice boursier à Toronto prendre jusqu'à 41 pour cent depuis le début mars.

Le marché torontois avait déjà affiché une perte cumulative de plus de trois pour cent au cours de la semaine dernière.

«Je ne crois pas que les marchés de valeurs mobilières ont mal interprété le fait que l'économie se redresse - je crois qu'ils ont bien saisi cela», a estimé Warren Jestin, économiste en chef de la Banque Scotia.

«Le point critique, c'est l'ampleur (de la reprise à venir) et même sur les marchés d'actions, on doit garder en tête que nous avons remonté une grande partie de la pente, mais nous sommes toujours assez loin des sommets précédents. Nous ne connaissons absolument pas une reprise très robuste.»

Tous les secteurs ont affiché de lourdes pertes, particulièrement ceux de l'énergie et des mines, qui ont été les deux gros catalyseurs de la reprise du printemps.

Le groupe de l'énergie a abandonné lundi 6,5 pour cent. La vigueur du dollar américain a notamment fait reculer le cours du baril de pétrole brut, lequel a cédé 2,62 $ US à 66,93 $ US.

Le dollar canadien a quant à lui perdu 1,34 cent US à 86,76 cents US.

La Bourse de croissance TSXV a rendu 40,14 points à 1078,66 points.

La Banque mondiale a aussi pesé sur les marchés américains. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a retraité de 200,72 points à 8339,01 points, soit une baisse de 2,35 pour cent.

L'indice élargi S&P 500 a cédé 28,19 points, ou 3,06 pour cent, à 893,04 points, tandis que l'indice composite du Nasdaq a laissé 61,28 points à 1766,19 points.

À Toronto, le secteur des métaux de base a chuté de plus de neuf pour cent, le prix du cuivre ayant reculé de 11,85 cents US à 2,132 $ US la livre à New York.

Selon Peter Cardillo, économiste des marchés à la maison de courtage Avalon Partners, à New York, les investisseurs veulent voir de la stabilité dans les cours des matières premières - pas d'importantes hausse ou des dégringolades. Une forte hausse des cours des matières premières nuit aux consommateurs, tandis qu'une chute prononcée est un signe de faiblesse de la demande à travers le monde.

«Ce dont on a besoin, c'est d'un équilibre sur les marchés des matières premières», a expliqué M. Cardillo.

Le cours du lingot d'or a cédé 15,20 $ US à 921 $ US l'once à New York, ce qui a entraîné le secteur aurifère de 5,5 pour cent. Le secteur financier a pour sa part reculé de 3,5 pour cent.