Les Bourses nord-américaines poursuivaient leur hausse vendredi à la mi-journée, un peu hésitantes mais tout de même soulagées après les tests effectués sur les banques américaines et le ralentissement du rythme des pertes d'emplois.

Vers 12h20, le Dow Jones Industrial Average prenait 1,60% ou 134,85 points, à 8544,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,82% ou 14,07 points à 1730,31 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 avançait quant à lui de 1,88% ou 17,09 points, à 924,48 points. Les trois indices se reprenaient après une petite faiblesse en matinée.

Au Canada, le S&P TSX grimpait de 1,94% ou 193,07 points à 10 160,12 points.

Statistique Canada a publié ce matin des chiffres sur l'emploi au Canada supérieurs aux attentes des analystes. 35 900 emplois ont été créés au pays et le taux de chômage est demeuré stable à 8%.

Le dollar canadien a atteint son plus haut niveau depuis les six derniers mois. Il affichait une hausse de 1,17 cent ou 1,37 % à 86,37 cents US vers midi.

Jeudi, Wall Street avait fini en nette baisse, les investisseurs empochant leurs bénéfices avant la publication des résultats des tests effectués par les autorités de régulation sur les 19 principales banques du pays. Le Dow Jones avait perdu 1,20%, le Nasdaq 2,44% et le S&P 500 1,32%.

Ces tests ont fait apparaître que 10 établissements allaient devoir lever au total 75 milliards de dollars.

«Les résultats du test sur les banques ont été moins graves que ce que beaucoup attendaient», a observé Al Goldman, de Wachovia Securities.

Globalement le secteur était en hausse, l'indice Bix le représentant gagnant 7,86%. Bank of America (+4,44% à 14,11 dollars) et Citigroup (+8,43% à 4,13 dollars), les deux grandes banques qui paraissaient les plus menacées, étaient recherchées par les investisseurs. La banque régionale Fifth Third Bancorp s'envolait de 57,63% à 8,37 dollars, en dépit de l'obligation qui lui a été faite par le régulateur de lever 1,1 milliard de dollars de capitaux.

Morgan Stanley (+0,18% à 27,19 dollars) et Wells Fargo (+6,54% à 26,38 dollars) se reprenaient après avoir ouvert en très forte baisse. Les deux banques ont relevé vendredi le montant de leur appel au marché.

«La publication des tests de résistance a été très bien orchestrée pour permettre aux banques d'augmenter leurs capitaux d'une façon qui ne soit pas dépendantes de l'Etat», a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

«Avec les fuites organisées, tout le secteur bancaire était monté, ce qui leur permet maintenant de faire des augmentations de capital à de bons niveaux», a ajouté l'analyste.

La publication des chiffres de l'emploi, très attendue et anticipée, a finalement contenté les investisseurs, qui ne s'attendaient pas à une amélioration.

Le rythme des destructions d'emploi a très nettement marqué le pas en avril aux États-Unis, où l'économie a encore perdu 539 000 emplois, bien moins que ne le redoutaient les analystes. Mais le taux de chômage est monté à 8,9%, son plus haut niveau depuis septembre 1983.

Le marché de l'emploi est encore «loin de la stabilisation», a constaté Elsa Dargent, de Natixis.

«Ce qui est derrière la remontée actuelle du marché, c'est l'augmentation du nombre de preuves que le rythme de contraction de l'économie ralentit, suggérant que l'économie pourrait toucher un plus bas cet été ou au début de l'automne», a observé Frederic Dickson, de D.A. Davidson.

Les valeurs technologiques restaient à l'écart de la hausse.

Le géant de l'informatique IBM, déjà en baisse la veille, reculait encore de 1,70%, son concurrent Hewlett-Packard de 0,81% et le fabricant de puces Intel de 2,10%.

Le marché obligataire se cherchait une direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 3,280% contre 3,295% jeudi soir et celui à 30 ans à 4,260% contre 4,261% la veille.