Les marchés nord-américains ont chuté jeudi, les valeurs des secteurs financiers ayant été particulièrement touchées par les craintes de révisions à la baisse des cotes de crédit des banques, tandis que les investisseurs ont été déçus de l'absence d'annonce de nouvelles mesures de relance économique par le gouvernement chinois.

Par ailleurs, les plus récentes déclarations de General Motors sur son avenir n'ont rien fait pour calmer le jeu.

L'indice composite S&P/TSX de la Bourse de Toronto a cédé 185,58 points, soit deux de plus qu'il n'en avait gagné la veille, pour clôturer à 7629,17.

Les investisseurs avaient mis beaucoup d'espoir dans la rencontre annuelle de l'Assemblée populaire nationale de Chine, mais les autorités chinoises n'ont pas annoncé de mesure concrète pour complémenter les dépenses de 585 milliards $ US déjà promises en novembre.

Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est contenté de d'indiquer jeudi que le gouvernement aiderait la troisième plus grande économie au monde à croître de huit pour cent cette année.

«La Chine est le plus dynamique et le plus proactif au sein des pays d'importance dans le monde, et il tente de stimuler son économie», a observé Paul Thornton, conseiller en investissements chez Global Maxfin Capital.

«Mais le fait qu'un jour plus tard - 'Oh, cela ne se produira pas, nous avions tort et tout cela'... Le marché tente vraiment de s'accrocher à n'importe quoi pour se sentir mieux.»

La Bourse de croissance TSXV a reculé de 1,26 point à 829,69 points, tandis que le dollar canadien a rendu 0,79 cents US à 77,62 cents US.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 281,4 points, soit quatre pour cent, à 6594,44.

General Motors a admis dans son rapport annuel publié jeudi que ses vérificateurs comptables avaient soulevé des doutes substantiels au sujet de sa capacité à poursuivre ses activités. Le constructeur automobile a ainsi précisé qu'il pourrait devoir se placer sous la protection de la loi sur les faillites s'il ne réussissait pas à mettre en place son plan de restructuration.

«Quiconque a suivi cette histoire ne pouvait que s'attendre à ce que cela survienne et cela ne fait qu'intensifier le débat à savoir s'ils devraient ou non obtenir de l'aide financière du gouvernement», a ajouté M. Thornton.

L'indice de référence de Wall Street, le S&P 500, a reculé jeudi de 30,32 points à 682,55 points, tandis que l'indice composite du Nasdaq a laissé 54,14 points à 1299,59 points.

Les banques américaines ont aussi vu leurs actions reculer après que l'agence de notation Moody's eut indiqué qu'elle pourrait abaisser les cotes de Wells Fargo et de Bank of America en raison de nouvelles inquiétudes sur leurs futures pertes sur prêts.

Cette annonce a effrayé les investisseurs, qui ont réagi notamment en faisant chuter le secteur financier torontois de cinq pour cent. Celui-ci avait déjà été passablement échaudé plus tôt cette semaine après que l'assureur American International Group (AIG) eut dévoilé une perte trimestrielle de 62 milliards $ US la plus importante de l'histoire corporative américaine.

Les titres du secteur torontois de l'énergie ont eux aussi retraité avec le cours du baril de pétrole brut, lequel a cédé 1,77 $ US à 43,61 $ US à la Bourse des matières premières de New York.

Le secteur des métaux de base a aussi retraité de trois pour cent, tandis que celui de l'or a été le seul à réaliser des gains. Sa progression de 6,35 pour cent s'est inscrite sur fond d'une hausse de 21,10 $ US du cours du lingot d'or, lequel a terminé la journée à 927,80 $ US l'once à New York.