Les déménageurs sont souvent montrés du doigt pour leurs pratiques douteuses. L'un d'eux vient d'être sanctionné pour avoir faussement prétendu, sur son site web et dans ses publicités, qu'il était recommandé par des groupes inspirant confiance aux consommateurs.

Déménagement Martin, de Sherbrooke, et son président Martin Langlois ont été reconnus coupables d'avoir utilisé les logos du CAA-Habitation, de l'Association du camionnage du Québec (ACQ) et de la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ), en affirmant être membres de ces organismes ou être recommandés par eux, alors que c'était faux.

« Sur le site internet de l'entreprise, demenagementmartin.com, les logos de la FADOQ et de l'ACQ apparaissaient en décembre 2013. Il en était de même dans une publicité du bottin Pages Jaunes publié en 2012 où, en plus de ces deux mêmes logos, apparaissait la mention Recommandé CAA-Habitation », a précisé par courriel Charles Tanguay, porte-parole de l'Office de la protection du consommateur (OPC).

Déménagement Martin a été condamnée à payer une amende de 2527 $, et son président, 614 $.

C'est à la suite de plaintes de consommateurs que l'OPC a porté des accusations contre l'entreprise pour ces représentations trompeuses. Depuis, Déménagement Martin est devenue membre de l'ACQ et peut légalement afficher ce logo sur son site web.

PLAINTES EN BAISSE

Bien que de nombreux consommateurs se plaignent, sur les réseaux sociaux, de surfacturation, de retards et de dommages à des meubles ou à leur logis après avoir fait affaire avec certains déménageurs, les plaintes à ce sujet diminuent à l'OPC.

Des conseils

Vous avez vécu une mauvaise expérience ? Voici les conseils de l'OPC : 

- Si le déménageur ne vous a pas envoyé de contrat écrit, alors que vous avez conclu les détails de ses services au téléphone ou par internet, il a commis une infraction et vous pouvez vous plaindre ;

- Si l'horaire convenu n'a pas été respecté, vous pouvez envoyer une mise en demeure à l'entreprise et la poursuivre devant la Cour des petites créances, afin de recevoir une compensation pour les inconvénients subis ;

- Un déménageur ne peut pas exiger plus que le prix prévu au contrat. Si c'est le cas, informez-le que vous entreprendrez des démarches contre lui pour être dédommagé et payez la facture sous réserve. Inscrivez la mention « sous protêt » sur le chèque ou sur la facture, ce qui signifie que vous contesterez la somme payée. Envoyez ensuite une mise en demeure au déménageur pour réclamer la somme payée en trop ;

- Si des meubles sont abîmés par les employés et que l'entreprise refuse de vous dédommager, envoyez une mise en demeure ou faites une réclamation aux petites créances.

D'autres solutions

À la suite d'un récent reportage, des lecteurs ont suggéré d'autres pistes sur la façon de se défendre face à des déménageurs malhonnêtes.

- Si les services ont été payés par carte de crédit, les sommes surfacturées peuvent être contestées auprès de votre institution financière, dans les 30 jours après réception de votre relevé. Le déménageur pourrait fournir des copies de la facture signée, si elle existe, pour s'opposer à la contestation, mais plusieurs ne se donnent pas la peine de le faire.

- Plusieurs déménageurs facturent la TPS et la TVQ sans être enregistrés. Un client n'est pas tenu de payer ces taxes si la facture n'indique pas clairement les numéros d'enregistrement de commerçant pour ces taxes.

- Si des meubles ou un logement sont abîmés par les déménageurs, vous pourriez être indemnisé par votre assureur. L'assureur s'occupe ensuite de récupérer les sommes en cause auprès du déménageur.

- Des déménageurs exigent des frais supplémentaires si vous payez par carte de crédit. C'est interdit, et vous pouvez vous plaindre à l'OPC.

- Pour poursuivre un déménageur, il faut d'abord lui envoyer une lettre de mise en demeure à son adresse physique. S'il utilise une boîte postale, comme ça se produit fréquemment, les procédures de poursuites sont plus compliquées. Vérifiez donc quelle est l'adresse utilisée par le déménageur choisi.