Chaque dimanche, un financier répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et lance quelques conseils d'investissement. Cette semaine, Martin Roy, de la Banque Laurentienne, à Laval.

L'ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE

Nul doute que les statistiques sur l'emploi au Canada et aux États-Unis ont retenu l'attention. Dans le cas du Canada, le taux de chômage s'est légèrement amélioré et au Québec, le taux de chômage s'est maintenu à 7,7 %. Aux États-Unis, la situation s'améliore encore une fois avec un taux de chômage qui est maintenant à 5 %. Est-ce que cela va permettre à la Fed d'augmenter les taux d'intérêt en décembre ? Nous savons que c'est un des facteurs que la Fed regarde de près.

L'INDICATEUR À SUIVRE

Notre méthodologie d'investissement est basée sur l'analyse de la situation macroéconomique mondiale. Nous regardons de près les perspectives de croissance économique par continent, par pays et par secteurs d'activités. Pour ce faire, nous portons, entre autres, notre attention sur les statistiques de l'emploi, les politiques monétaires, les taux d'intérêt, la confiance et la consommation des ménages ainsi que l'inflation.

OÙ INVESTIR ?

Depuis 18 mois, nous suggérons de surpondérer les actions américaines et les titres internationaux. Nous avons sous-pondéré le marché canadien, car il est trop concentré dans les ressources naturelles, l'énergie et les services financiers. Nous nous intéressons principalement à la consommation discrétionnaire, les technologies de l'information, le secteur industriel, les soins de santé et les services financiers. La pierre angulaire d'un bon portefeuille est la répartition d'actifs. Nous voyons souvent des investisseurs qui sont portés à acheter la « saveur du mois » sans que cela ne s'inscrive dans une stratégie cohérente de placement ou qui sont trop concentrés dans une catégorie de placements. Deux fonds négociés en Bourse à considérer : les iShares CYH et XSP.

LE PLACEMENT À ÉVITER

Évidemment, il faut éviter les obligations canadiennes et américaines à long terme dans un contexte où les taux d'intérêt sont au plancher.

À partir du moment où les taux d'intérêt vont recommencer à augmenter ne serait-ce que de 1 %, les portefeuilles obligataires des gens seront touchés négativement.

Depuis le milieu des années 90, les taux d'intérêt n'ont cessé de reculer et tout ce qui avait à être maximisé a été maximisé. Les investisseurs ne réalisent pas suffisamment l'impact d'une hausse des taux sur la portion obligataire ou revenu fixe de leur portefeuille. Comme le disent si bien les analystes au hockey : « il est difficile de manoeuvrer en espace restreint ».

LE PLUS SOUS-ESTIMÉ

Dans un environnement où le mot « volatilité » est omniprésent, nous croyons que les investisseurs sous-estiment l'importance d'une discipline de rééquilibrage de leur portefeuille sur une base régulière permettant ainsi de demeurer actif dans les bons comme dans les mauvais marchés. Un autre facteur qui est à notre avis sous-estimé est la démographie. Nous avons une population canadienne qui vieillit. Les gens doivent s'informer, s'impliquer et être bien conseillés sur l'ensemble de la gestion de leur patrimoine, car il serait surprenant de voir les taux d'intérêt remonter au même niveau qu'au milieu des années 90.

L'EXPERT DE LA SEMAINE

Martin Roy est gestionnaire de portefeuille et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne à Laval. Il fait partie de l'équipe Roy D'Aquila Labonté Gestion de patrimoine. Au sein de cette équipe, il est principalement responsable de la stratégie d'investissement, du suivi de l'évolution des marchés, des conférences et des rencontres clients.