Chaque semaine, un financier répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et lance quelques conseils d'investissement. Cette semaine, Pierre Dufour de Mirabaud Canada.

Quel a été l'événement le plus significatif des derniers jours en Bourse?

Après le nouvel épisode de la tragédie grecque et l'évolution de la Bourse chinoise, la chute du prix des matières premières a constitué le thème majeur du moment. Cette évolution a conduit les investisseurs à remettre en question leurs prévisions quant au pouls de la croissance économique globale. Au gré de ces événements, bon nombre d'instituts d'études de la conjoncture ont révisé à la baisse leurs pronostics. De plus, on ne peut passer sous silence le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) n'a donné aucun nouvel indice sur ses intentions en vue d'une augmentation des taux d'intérêt.

Quel indicateur suivez-vous le plus attentivement?

Dans la problématique et le cadre de la question précédente, les différents indices des directeurs d'achats sont à mes yeux des variables clés, car elles permettent de valider ou non les scénarios de croissance à venir.

Que feriez-vous avec plusieurs milliers de dollars à investir?

Une allocation bien diversifiée reste l'axe prépondérant de ma stratégie de placement. Toutefois, je privilégie les actions au détriment des obligations, et particulièrement les actions européennes et japonaises qui ont très bien performé depuis le début de l'année avec des rendements de plus de 14 % et 17 % respectivement.

J'aime tirer avantage de la particularité qu'offre Mirabaud Canada d'avoir des comptes d'investissement en plusieurs devises dont l'euro. Le secteur bancaire international m'apparaît porteur autant pour des raisons techniques que dans un contexte de hausse éventuelle de taux d'intérêt.

La Banque UBS a fait de grands efforts pour assurer ses ratios réglementaires tout en montrant une amélioration de ses bénéfices. D'autres titres européens de grande qualité présentent un potentiel de croissance intéressant en plus de répondre au besoin de diversification géographique et de devises comme Nestlé, Roche, Daimler, BNP Paribas, Lloyd Banking, Carrefour, Pernod Ricard ou Linde pour en nommer quelques-uns.

Quel placement évitez-vous à tout prix?

J'évite les matières premières et plus particulièrement l'or depuis plusieurs trimestres. Cet actif s'est montré inintéressant même lors de la reprise d'une forte aversion au risque observée pendant le nouvel épisode de la crise grecque.

Qu'est-ce que les marchés sous-estiment le plus?

À la lumière de l'effondrement des matières premières, les craintes quant à un ralentissement brutal de l'économie me semblent exagérées. Aux États-Unis le marché du travail s'améliore et les indicateurs des secteurs manufacturier et immobilier laissent entrevoir une reprise. Les marchés semblent aussi sous-estimer la capacité de la Chine à maintenir une croissance garante d'un atterrissage en douceur de son économie, soutenue par sa politique monétaire et fiscale accommodante et la reprise de son secteur immobilier.

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Note : Il n'y a pas de lien de parenté entre l'invité de la semaine et le journaliste qui a recueilli ses propos.