« Quand on prend la décision de régler ses dettes, il faut être honnête avec soi, recommande Josée Pomerleau, propriétaire d'une firme de syndic. Il faut reconnaître qu'on a un problème si on veut se sortir du cercle vicieux qui mène à se réendetter continuellement. » Heureusement, de nombreuses solutions existent. Voici les principales.

PLANIFICATION ET RÉAMÉNAGEMENT BUDGÉTAIRE

« Parfois, les gens ne sont pas nécessairement insolvables, dit Josée Pomerleau. Il s'agit d'y aller d'une refonte du budget, de faire la liste des postes budgétaires et d'identifier ceux qu'on peut réduire, voire éliminer. » On attend souvent trop avant de se rendre dans le bureau d'un syndic ou d'un conseiller financier. « Si les gens venaient nous consulter plus rapidement, ils pourraient tout de suite trouver des solutions. On a tendance à tendre l'élastique en espérant que la situation change. »

« La grande majorité de ceux à qui on offre un suivi régulier s'en sortent, raconte Lisanne Blanchette, d'Option consommateurs. Ceux qui viennent nous voir chaque mois ou tous les deux mois arrivent à rééquilibrer leur budget, ils éliminent le potentiel d'endettement, ils limitent la catastrophe en mettant un frein à l'endettement. »

UTILISATION OU VENTE D'ACTIFS

« Parfois, les gens viennent nous voir en pensant qu'ils sont acculés à la faillite, poursuit Mme Blanchette. En évaluant leur situation, on réalise alors qu'ils ont de l'argent dans un CELI, par exemple. C'est certain qu'il est toujours malheureux d'utiliser des actifs pour éliminer une dette, mais c'est ce qui permet d'alléger la situation. Ça met fin aux paiements minimums sur la carte de crédit, et la personne peut repartir à zéro dans son épargne, se faire un nouveau plan de match et cesser de penser au remboursement de ses dettes. »

CONSOLIDATION DE DETTES

« La consolidation de dettes se fait avec la banque, qui a ses propres critères de taux d'intérêt, explique Josée Pomerleau. Certaines banques peuvent charger jusqu'à 40 % d'intérêts, ça varie beaucoup. Dès que le taux d'endettement est un peu trop élevé, que des chèques sans provision apparaissent au dossier ou que la situation d'emploi de la personne est instable, la consolidation n'est pas possible. Les institutions financières vont aussi demander un endosseur afin de s'assurer d'obtenir remboursement. »

PROPOSITION DE CONSOMMATEUR

« Les taux de faillite sont relativement faibles au Québec, ce sont les propositions qui sont en vogue, autant pour les particuliers que pour les entreprises, explique Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins. Au lieu de faire faillite, les gens vont décider de faire une proposition à leurs créanciers afin de se libérer de leurs dettes. Quelqu'un qui doit 100 000 $ propose ainsi de rembourser la moitié de la somme. Souvent, les créanciers vont accepter, car ils préfèrent récupérer la moitié de leur mise que rien du tout. »

« Une fois la proposition de consommateur déposée, le syndic va la gérer de A à Z pendant cinq ans, poursuit Josée Pomerleau. Le consommateur va être rencontré à deux reprises après le dépôt, la loi l'oblige. On va s'assurer que les gens reprennent le contrôle de leurs finances. On va revenir sur les causes des difficultés financières, sur le problème à l'origine de l'insolvabilité. On va revoir le budget, on va s'assurer que la personne atteint ses nouveaux objectifs, qu'elle a un plan d'urgence. À la fin, on délivre un certificat d'exécution intégrale et la proposition se termine. »