Même si l'homme d'affaires multi-milliardaire Warren Buffett n'en achèterait pas, les actions des compagnies aériennes redeviennent plus attrayantes maintenant que la confiance des consommateurs remonte et que l'économie se remet progressivement de la crise de 2008, selon les experts en finance.

Les actions des transporteurs aériens ont été reléguées dans la catégorie des investissements les plus éprouvants pour la tolérance des investisseurs en raison de leurs perturbations causées par les facteurs macroéconomiques et les enjeux spécifiques relatifs à chaque compagnie.

L'amélioration progressive de l'économie au Canada et aux États-Unis devraient soutenir la croissance des profits des transporteurs au Canada et aux États-Unis et permettre une remontée du prix des actions à l'approche de la saison des vacances, allèguent les observateurs de l'industrie.

Selon David Tyerman de Canaccord Genuity, aussi longtemps que l'économie se maintient en assez bonne forme, les actions des compagnies aériennes devraient continuer de croître de façon modérée et peut-être même améliorer leur rendement.

Le prix du carburant demeure la grande inconnue. Son augmentation demeure le principal obstacle au profit lorsque les résultats des transporteurs seront divulgués au cours du prochain mois ou même du deuxième trimestre. Toutefois, un bon contrôle des finances et une augmentation des tarifs pour les passagers devraient améliorer considérablement la possibilité pour les compagnies aériennes de compenser pour le coût élevé du pétrole et ainsi dégager une marge de manoeuvre plus tard cette année, affirme David Tyerman.

Les titres de transporteurs aériens ne sont pas destinés au coeur fragile. Ce secteur a acquis une réputation terrible au cours des dernières années. Plusieurs transporteurs ont déclaré faillite ou sont tout bonnement disparus entraînant dans leur chute tout le capital de la compagnie et laissant derrière eux l'image de dilapidateur de fonds.

Toutefois, la réorganisation forcée des compagnies aériennes, dont la protection contre les créanciers, a permis à l'industrie de s'autoréglementer, de sorte que le transport aérien est le secteur le plus discipliné depuis l'ouverture des marchés à la libre-concurrence, il y a plus de 30 ans.

Depuis que certaines compagnies comme Delta et United ont réduit le nombre d'avions en service et licencié du personnel, le prix de leurs actions a augmenté respectivement de 24 et 16 pour cent cette année.

De plus, le duopole canadien d'Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] et de WestJet Airlines [[|ticker sym='T.WJA'|]] maintient le transport intérieur à un niveau bas de même que celui des tarifs. Selon David Tyerman, il semble évident que les compagnies d'aviation agissent de façon plus rationnelle en termes d'investissements et sont plus attentives aux éléments qui permettent aux actionnaires de toucher des rendements intéressants.

Au lieu de miser sur le marché boursier à travers des guerres de prix, les transporteurs ont plutôt mis l'accent sur des rendements générés par le capital de base et qui peuvent donner de l'élan à la valeur de l'action, souligne David Tyerman, de son bureau de Toronto.

En dépit de sa croissance rapide, la compagnie WestJet est allée dans ce sens. Il s'agit d'une des rares compagnies aériennes à payer des dividendes et affiche un des meilleurs bilans financiers de l'industrie.

Le conflit dans ses relations de travail a fait baisser le prix des actions d'Air Canada. Toutefois les spécialistes croient que ses actifs évalués à 10 milliards $ devraient générer des revenus intéressants.

Selon Chris Murray de PI Financial Corp, le bénéfice d'exploitation est formidable, donc la valeur des actions ne reflète pas la valeur réelle d'Air Canada. Toutefois, ajoute-t-il, sa réputation est ternie ces jours-ci en raison de la faillite de son sous-traitant Aveos et du débrayage de ses bagagistes la semaine dernière qui a entraîné plusieurs annulations de vols.

Le spécialiste insiste toutefois sur le fait qu'investir dans des compagnies aériennes ne convient pas à tout le monde. «Je suis un peu réticent à recommander l'achat d'actions de transporteurs aériens à un investisseur moyen puisque qu'elles sont très instables.»

Investir dans Air Canada mérite d'y penser à deux fois, déclare Chris Murray, en raison de son taux d'endettement et du passif de son régime de pension. Il recommande plutôt la compagnie Chorus Aviation [[|ticker sym='T.CHR'|]] qui effectue le service régional pour Air Canada et qui verse de généreux dividendes.

Une autre option intéressante est Transat A.T. [[|ticker sym='T.TRZ.B'|]] qui gère le grossiste en voyages Air Transat.