Ouf! le défi boursier est fini. Et après une année de misère, je termine dans le rouge de quelque 9% et des poussières. Mais en ligne ou presque avec l'indice qui nous servait de référence, soit le S&P /TSX 60, de la Bourse de Toronto.

Il est important de re...préciser que mes adversaires de l'équipe de Richard Dufour et moi étions contraints de se bâtir un portefeuille en puisant nos titres à l'intérieur des 60 entreprises canadiennes qui composent l'indice S&P / TSX 60. Et autre contrainte majeure, qui a lourdement affecté Tean Dufour, on ne pouvait modifier le portefeuille qu'à fin de chaque trimestre. Les gestionnaires de portefeuille, comme les trois spécialistes de mon collègue Dufour, sont habitués à se réaligner le portefeuille au gré de l'évolution de la conjoncture boursière et des crises financières. Ce sont des gestionnaires actifs. Quel courage quand même d'avoir publiquement joué le jeu avec nous...

Dès le lancement du défi boursier, le 12 février 2011, j'avais pris la décision de n'apporter durant les 12 mois du concours aucun changement parmi le choix de mes neuf titres, chacun ayant le même poids (11,1%) dans mon portefeuille fictif. Pourquoi cette décision? Parce que les neuf titres que j'avais choisis faisaient partie des meilleures recommandations des analystes des firmes de courtage. En février 2011, chacun des titres ne faisait l'objet que de recommandations d'achat ou presque.

Avec cette stratégie passive de conserver les mêmes neuf titres durant une année, je voulais surtout défier le rendement de l'indice de référence, soit le S&P /TSX 60. Comme vous savez, un indice conserve son même portefeuille de titres durant une longue période, peu importe la fluctuation individuelle de chacun.

Parenthèse. N'en parlez pas à Team Dufour. Juste entre nous, lorsque notre patron Jean-Sébastien Gagnon nous a «imposé» le défi boursier, je me suis dit: Girard, il faut que tu te trouves une maudite bonne explication si jamais Team Dufour te donnait une volée. Pas fou, voilà pourquoi j'ai impliqué dans ma sélection plus de 10 firmes de courtage en me tricotant un portefeuille diversifié.

En fin de compte, je n'ai quand même pas réussi à battre l'indice de référence. Si j'avais acheté sur le marché le iShare du S&P/TSX 60, dont le symbole boursier est le XIU, j'aurais obtenu le même rendement négatif. Pensez-y deux petites minutes: une sélection de seulement 9 titres fortement recommandés quasi à l'unanimité par les analystes aguerris des firmes de courtage a obtenu sur un an le même rendement que l'indice composé de 60 titres.

Quelle leçon peut-on tirer de ce constat? Il est très difficile de battre les indices boursiers avec des portefeuilles sélectifs, qu'ils soient gérés activement (comme c'est le cas avec les fonds communs d'actions) ou passivement comme je viens de le faire en m'assoyant durant une année sur les mêmes neuf titres.

À la décharge de mes adversaires de Team Dufour, il faut quand même admettre que nous avons traversé depuis les 12 derniers mois une «maudite» année de misère noire. Quand le défi a débuté en février 2011, la Bourse canadienne venait de connaître une belle période à la hausse. Elle avait grimpé de 85% depuis mars 2009. Les aubaines parmi les 60 les grandes sociétés de l'indice S&P/TSX 60 étaient rares. Ce n'est pas une excuse, Team Dufour et moi étions d'accord sur ce point.

Cela dit, la Bourse canadienne a poursuivi son ascension jusqu'en avril. Après, elle a fait du surplace jusqu'à la dégringolade amorcée durant l'été.

Rendu au début d'octobre, notre indice de référence du S&P/TSX 60 accusait un recul de 22 p. cent par rapport au lancement du défi boursier en février. Tout cela à cause de la fabuleuse crise des dettes souveraines européennes et de la chicane budgétaire entre le gouvernement Obama et ses adversaires républicains. Il va sans dire que Team Dufour et moi avions à ce moment-là la confiance pas mal ébranlée.

Heureusement, la Bourse s'est tout de même redressée depuis le creux d'octobre. À lui seul, l'indice S&P /TSX 60 a rebondi de 14,4%. Cela nous a permis de réduire sensiblement les pertes accumulées sur papier entre le début du défi boursier et le début d'octobre.

Mais le rattrapage fut insuffisant. Maudit boss...