Résister à la tentation de courir au magasin alors qu'on peut juste troquer ses vêtements et accessoires usagés pour des «nouveaux» s'avère une bonne façon d'économiser en cette période économique difficile.

Il est surprenant de voir ce qu'on peut dénicher dans ces lieux d'échange, que l'on négocie en personne ou en ligne: un sac Prada, des souliers de cuir de haute qualité.

Un organisme à but non lucratif appelé l'Équipe SWAP a lancé en 2007 un premier échange de vêtements nommé Déshabille-toi, à Montréal. L'événement s'est répandu dans plusieurs villes du Canada et dans quelques-unes des États-Unis.

Depuis cette initiative, plus de 28 000 articles sont passés d'une main à l'autre, 32 000 ont été donnés à des organismes de charité et 60 000 ont été envoyés au recyclage.

Les usagers déposent sacs et vêtements avant ou le jour même de l'échange. Ils reçoivent des jetons par chacune de leur contribution, ces jetons servent de monnaie pour acquérir de nouvelles choses.

Un bar ou un restaurant est transformé en boutique pour une journée. C'est sur fond de musique choisie par un disc-jockey que les bénéficiaires du service se fraient un chemin à travers la caverne d'Ali Baba et que les bénévoles remplissent les tablettes à mesure qu'elles de vident. La plupart des «clientes» n'attendent pas que se libère une cabine d'essayage, ils enfilent leurs trouvailles sur place.

L'atmosphère est fébrile. Mais l'effort vaut le coup. Lors d'un de ces échanges, une dame est repartie avec un sac à mains Prada, souligne Necole Hines, vice-présidente des opérations de l'équipe SWAP à Calgary. «C'est incroyable les trésors que l'on peut trouver et qu'on n'aurait pas les moyens d'aller acheter dans les boutiques» s'exclame Mme Hines qui a déniché un robe dorée  «vintage» qui sera parfaite pour le temps des fêtes.

«Et je connais plusieurs de mes copines qui ont attendu cet événement parce qu'elles aiment les belles choses de qualité et elles n'ont plus ce surplus d'argent dont elles disposaient il y a quelques années pour fréquenter les boutiques.»

Les échanges de vêtements ne sont pas tous aussi spectaculaires. Ils sont parfois plus sobres et plus modestes. Par exemple, une fille a tout bonnement invité ses amies de petites tailles chez elle pour un échange de pantalons. Ça évite de payer un couturier pour les retouches. On peut aussi faire des échanges par le biais de sites Internet.

La fondatrice du site canadien Swapsity, Marta Nowinska, compare son site à un eBay pour échanges.

Dans ce cas-ci, les utilisateurs postent en ligne ce qu'ils ont à offrir comme un DVD, du temps de travail, comme pelleter un entrée, ou offrir ses services d'internaute compétent. Pour ceux qui ne savent pas par où commencer, un guide peut les aider.

«C'est quelque chose que tout le monde peut faire, les gens ne se rendent pas toujours compte de tout ce qu'ils peuvent échanger», souligne Marta Nowinska.

De leur côté, des utilisateurs soumettent une liste de souhaits, ce qui leur permet de rejoindre des donneurs avec qui ils peuvent négocier. Un exemple remarquable est celui de membres qui ont échangé une rénovation de cuisine d'une valeur de 4000 $ pour une voiture.

C'est également l'occasion de partager des articles que l'on utilise rarement durant une année comme une robe signée, une perceuse ou une tente.

Des économies importantes peuvent être ainsi réalisées selon le président-directeur général du site SwapAce dont le siège social est situé en Australie. Selon Joseph Renzi, si la situation économique difficile favorise ce genre de troc, il n'est pas dit que les sites d'échanges vont disparaître lorsque les beaux jours reviendront.

Selon lui, ce système existe depuis des milliers d'années et il continuera d'exister.