Cacher son argent sous un matelas serait-elle la seule façon de le mettre à l'abri en cas d'une chute du marché causée par éventuelle faillite de la Grèce? Non, il existe encore des moyens de préserver ses placements et même de toucher des rendements intéressants.

La crainte d'un défaut de paiement du gouvernement grec a incité certains investisseurs à retirer leurs billes du marché de crainte de voir la situation se répandre à d'autres économies européennes. L'effet domino pourrait alors affecter les banques européennes et même provoquer une autre récession mondiale.

Si la Grèce entraînait l'Europe dans sa chute, les compagnies et les investisseurs canadiens ne seraient pas épargnés.

La valeur des actions à la Bourse de Toronto a déjà perdu 500 milliards de dollars depuis le mois de mars alors que les démarches pour sauver la Grèce de la faillite ont donné peu de résultats jusqu'à présent.

«À cette étape-ci, la question n'est pas de savoir si la Grèce va se retrouver en défaut de paiement, mais quand?», souligne Adrian Mastracci de KCM Wealth Management. La chose la plus importante est de savoir jusqu'où ira la vague.

La possibilité inquiétante d'une deuxième crise bancaire mondiale a eu des effets sur les marchés financiers. Les investisseurs observent la situation de loin en se demandant jusqu'à quel point les prêteurs pourront supporter de perdre de l'argent pour supporter la dette européenne, que ce soit à travers les bons, les produits dérivés et les autres produits financiers.

Les banques canadiennes font peu de transactions en Grèce, mais si la crise s'étendait aux autres pays européens, où elles possèdent des intérêts importants, elles pourraient subir d'importants contrecoups, affirme Adrian Mastracci. «Le problème c'est de savoir jusqu'à quel point nous devons subir la dette de la Grèce, combien devons-nous verser pour permettre au pays de se rétablir par lui-même.» Selon lui, les banques canadiennes ont plus de liens avec l'Italie et l'Union européenne.

Cela signifie qu'il serait temps de réduire votre quantité d'actions reliées aux produits financiers. D'autres types d'action peuvent également être affectés dont celles reliées aux compagnies aériennes, aux manufacturiers et à toute autre industrie qui exporte ses produits en Europe où la demande pourrait chuter advenant une récession.

M. Marci recommande de vendre ses fonds négociés en bourse et ses fonds communs de placement centrés sur l'Europe et d'acheter plutôt des fonds internationaux dans le but de diversifier son portefeuille d'actions. Il précise toutefois que si les investisseurs veulent conserver leurs titres européens, ils doivent s'assurer qu'ils n'auront pas besoin de toucher cet argent au cours des cinq prochaines années.

La principale recommandation de la part des conseillers financiers est de diversifier ses placements le plus possible au lieu de conserver des actions qui fluctuent beaucoup.

Paul Vaillancourt, président-directeur général de Canadian Wealth Management, affirme que c'est le bon moment d'investir dans les actions de compagnies solides, mais dont les titres sont sous-évalués parce que les épargnants ont ignoré leurs facteurs économiques fondamentaux. «Ces actions ont un bon potentiel de rendement maintenant et jusqu'à la fin de 2011 parce qu'on se retrouvera bientôt dans une situation favorable avec de bas taux d'intérêt et des bilans solides. «On sera peut-être bientôt dans un climat de faible croissance, avec un bas taux d'inflation, ce qui représente le meilleur moment pour acheter des actions.»

De son côté, le conseiller Adrian Mastracci recommande quelques compagnies solides, bien évaluées par des agences de notation comme Shoppers Drug Mart [[|ticker sym='SC.TO'|]], Suncor Energy Inc.[[|ticker sym='SU.TO'|]], Pepsi Co. (NYSE:PEP) et Proctor and Gamble Co. (NYSE:PG).

Selon lui, la bonne chose au sujet des grandes compagnies c'est qu'elles ont un meilleur bilan et une solide capacité à résister aux soubresauts du marché sur une longue période.

De son côté, Paul Vaillancourt suggère d'investir dans des compagnies qui fournissent des ressources limitées et qui devraient être en demande une fois la reprise arrivée, comme le pétrole, l'agriculture et les mines.

Ces compagnies incluent TransCanada Corp [[|ticker sym='TRP.TO'|]], Enbridge Inc. [[|ticker sym='ENB.TO'|]], Agrium Inc. [[|ticker sym='AGU.TO'|]], Inmet Mining Corp. [[|ticker sym='IMN.TO'|]] et Teck Resources Ltd. [[|ticker sym='TCK-B.TO'|]].

M. Vaillancourt estime par ailleurs qu'il y a peu de chances que les banques canadiennes soient affectées par la crise de la dette souveraine en Europe. Il a même ajouté des parts de la Banque Royale [[|ticker sym='RY.TO'|]] et de la Banque TD [[|ticker sym='TD.TO'|]] à son portefeuille, mais il a retiré ses actions et ses bons européens.

L'immobilier commercial au Canada s'avère un domaine où les investissements sont intéressants, selon John Andrew, professeur et expert en immobilier à l'Université Queen's. La valeur de son portefeuille a grimpé de sept pour cent cette année, comparativement à un déclin de 17% basé sur le TSX.

«7% ne serait pas perçu comme une augmentation très impressionnante dans quelques années, mais comparativement à la baisse de 17%, c'est une performance intéressante. C'est l'un des seuls types d'actifs à ne pas avoir été assiégé», a-t-il expliqué.

«Les secteurs sûrs sont rares, mais l'immobilier commercial, ne serait-ce que pour sa composition, est beaucoup plus stable que la plupart des autres catégories d'actifs», a poursuivi M. Andrew.

Cela est attribuable à l'économie relativement forte du Canada, l'environnement du faible taux d'intérêt - qui stimule l'activité -, et de la longue durée des baux.

Sans surprise, les secteurs défensifs ont offert la meilleure performance dans un troisième trimestre affligeant qui a vu le TSX afficher un déclin de 12%, selon la firme de consultants Mercer.

Les commodités ont grimpé de 3,6%, tandis que les télécommunications étaient en hausse de 0,3% et les produits de consommation en ont perdu 0,9%.

Les actions des grandes entreprises ont baissé de 12,1%, tandis que celles des petites compagnies ont plongé de 17,5% pendant le trimestre.