1- Des fonds négociés en Bourse ou des fonds communs de placement?

1- Des fonds négociés en Bourse ou des fonds communs de placement?

Les fonds communs de placement sont l'option la plus simple pour l'investisseur particulier qui veut miser sur l'Europe. Au Canada, on dénombre une quarantaine de fonds spécialisés en actions européennes. Le hic : ils ont des frais de gestion très élevés (2,6% par année) et peu d'entre eux réussissent à battre l'indice.

D'autre part, les investisseurs peuvent se tourner vers les fonds négociés en Bourse (FNB) qui permettent d'investir dans le même panier d'actions qu'un indice boursier. Comme il n'y a pas de gestionnaire actif, les frais de gestion sont beaucoup plus faibles.

À la Bourse canadienne, il n'existe aucun FNB qui piste l'Europe. Mais il y a beaucoup de choix à la Bourse américaine. Le Vanguard MSCI Europe ETF (VGK) est le moins cher, avec des frais de gestion d'à peine 0,14% par an. Il compte près du tiers de son portefeuille au Royaume-Uni et le reste dans les pays développés d'Europe.

Pour les investisseurs qui veulent disséquer le Vieux Continent, la famille iShares offre aussi un éventail de FNB ciblant un pays précis : Royaume-Uni, Allemagne, France, Suède, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Italie, Irlande... mais pas la Grèce.

2- Des actions sur les parquets européens ou des ADR aux États-Unis?

Les investisseurs qui veulent acheter eux-mêmes des titres spécifiques, peuvent le faire de deux façons : en achetant les actions des sociétés étrangères dans leur pays d'origine ou en achetant un American Depositary Receipt (ADR) sur une Bourse américaine.

L'ADR est la meilleure option, selon Jean-Paul Giacometti. «Acheter des actions directement sur les Bourses en Europe, c'est un cauchemar pour les petits investisseurs et ça coûte une fortune», dit-il.

Les commissions sont élevées. Sans compter les frais de change qui sont imbriqués dans la transaction, même si le courtier ne les dévoile pas.

Mais sur les ADR, l'écart entre le cours vendeur et le cours acheteur est plus large que sur l'action originale inscrite en Europe, ce qui reflète l'ensemble des coûts associés à la structure du produit et parfois le manque de liquidité de l'ADR.

Si l'écart dépasse 2%, il faut être prudent et passer des ordres à cours limité, suggère M. Giacometti. Mais la transaction risque de ne pas être exécutée.

Notez que même si l'ADR est libellé en dollars américains, il suit exactement la performance du titre dans son pays d'origine, en incluant la fluctuation de l'euro (et non pas celle du dollar US).

3- Se protéger contre les fluctuations de l'euro, ou pas?

Pour ceux qui craignent une baisse de l'euro, il est possible de protéger ses placements à l'aide de produits dérivés (options, contrat à terme). Mais plus la volatilité est grande, comme en ce moment, plus ça coûte cher, prévient Pierre Chapdelaine.

C'est une police d'assurance qui coûte trop cher et qui n'est pas nécessaire, estime M. Giacometti. «La couverture de monnaie, c'est pour les sociétés exportatrices, pas pour les petits investisseurs.»

Quant aux fonds, certains offrent une protection. Mais pas tous. Et pas tout le temps.

Par exemple, le iShares MSCI EAFE Index Fund (XIN) qui investit non seulement en Europe, mais aussi au Japon (22%) et en Australie (9%) est protégé à 100% contre les fluctuations des devises. À l'opposé, le Fonds Trimark Europlus ne se couvre pas du tout. Quant au fonds d'actions européennes RBC (de loin le plus gros de la catégorie), il se couvre de manière tactique.

«Malheureusement, ce n'est pas une information que les sociétés sont obligées de dévoiler. On n'a pas toujours les renseignements», avoue Christian Charest, rédacteur en chef adjoint pour la firme d'évaluation de fonds Morningstar Canada.