Faire plus de sport, perdre du poids, ranger ses placards... À la mi-année, qu'est-il advenu de vos résolutions de 2011? Au début de l'année, les baby-boomers étaient fermement déterminés à épargner davantage en vue de leur retraite. Mais maintenant que le mercure frôle les 30 degrés Celsius, plusieurs ont oublié cette froide résolution du Nouvel An.

Près d'un tiers (30%) des Canadiens âgés de 45 à 64 ans ne sont pas satisfaits des progrès qu'ils ont accomplis au cours de la première moitié de l'année, selon un sondage réalisé pour le compte de la Banque CIBC. Et un quart (26%) des répondants ne sont que passablement satisfaits de leurs avancées en matière d'épargne.

Pourtant, les baby-boomers affirmaient, en janvier dernier, que la planification de leur retraite était leur principale priorité financière, selon un autre sondage de la Banque CIBC.

Pourquoi leurs bonnes intentions se sont-elles envolées? «Le coût de la vie a monté. Le loyer, le transport, l'alimentation... les gens n'arrivent plus, surtout ceux à plus faibles revenus», répond Sylvie Perron, coordonnatrice à l'ACEF des Basses-Laurentides qui vient justement de publier un guide de 56 pages pour les nouveaux et futurs retraités intitulé Ma retraite... mes droits, mes finances.

Le taux d'inflation a effectivement atteint 3,7% au Canada, en mai dernier, un sommet depuis 2003. Les ménages doivent composer avec une hausse de 30% du prix de l'essence et de 4% du panier d'épicerie depuis 12 mois. Presque tout coûte plus cher, du boeuf haché (+9%) au pain (+17%), en passant par les carottes (+29%) et le café (+16%), selon Statistique Canada.

«Quand les revenus sont assez stables et que le coût de la vie monte, c'est l'épargne qui écope. C'est une équation mathématique», dit Mme Perron.

De plus, les épargnants ont peut-être été découragés par les taux d'intérêt anémiques et la performance boursière en dents de scie. «Les rendements sont un facteur important, concède Geoff Dillon. Mais l'essentiel, c'est de commencer par mettre l'argent de côté», insiste le directeur principal, marchés des particuliers, à la Banque CIBC.

Pour garder le cap, il faut placer l'épargne en premier dans son budget, conseille M. Dillon. «Il y aura toujours des facteurs externes qui risquent de limiter votre capacité d'épargne, que ce soit l'inflation ou le toit qui coule», dit-il.

Le sondage démontre clairement que les gens qui ont mis en place un plan d'épargne systématique sont beaucoup plus nombreux à atteindre leur objectif d'épargne.

Sinon, on peut ouvrir un compte d'épargne indépendant, y transférer une somme déterminée dès qu'on reçoit sa paie... et vivre avec le reste, suggère Francine Beaulieu, vice-présidente de Question Retraite, organisme de sensibilisation à la planification de la retraite.

«Il faut constamment avoir son objectif en tête, car c'est très facile de dévier de la ligne de conduite qu'on s'était fixée, surtout l'été», dit-elle.

Mais il y a une bonne nouvelle pour ceux qui ont oublié leur résolution d'épargne du Nouvel An: «Voici l'occasion rêvée de vous rattraper», lance Mme Beaulieu.

À partir de l'été, les salariés qui gagnent plus de 45 000$ vont voir leur paie gonfler d'environ 6% quand ils auront fini de payer différentes cotisations. Par exemple, tous ceux qui gagnent 80 000$ par année recevront 90$ de plus par semaine, à partir du début d'août. «Si les gens se sont habitués à vivre avec une plus petite paie, ils peuvent continuer de vivre avec le même montant et épargner l'excédent», suggère Mme Beaulieu.

Pour sensibiliser les gens à l'épargne, Question Retraite mène présentement le concours estival «Cet été, on vous tient occupés!» Les internautes n'ont qu'à s'inscrire sur la page Facebook qui compte environ 2100 amis. Avis à M. L'Heureux qui a remporté le tirage du mois de juin, un REER de 1000$, il est grand temps de réclamer votre prix!

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LES BOOMERS LOINS DE LEUR CIBLE D'ÉPARGNE

42% des Canadiens sont satisfaits de leurs progrès

26% sont passablement satisfaits

30% le sont peu ou pas du tout

Source : Sondage réalisé par Harris/Decima du 26 mai au 5 juin derniers auprès de 854

Canadiens de 45 à 64 ans. La marge d'erreur est de 3,4points de pourcentage, 19 fois sur 20.