Notre chroniqueur Michel Girard et l'animateur du Blogue de la Bourse, Richard Dufour, ont accepter de se mesurer dans une confrontation amicale. Après un trimestre, l'exercice montre que les prédictions boursières ne sont jamais aisées! Quelques ajustements mineurs sont apportés, mais dans l'ensemble, le plan de match reste intact, même si la Bourse de Toronto s'est fait secouer depuis le début du défi.

«Les ressources ont tiré le TSX 60 vers le bas depuis le début de l'année, mais je ne ferai pas de rotation vers des positions plus défensives. Les gens semblent penser que la croissance des pays émergents est terminée. Pas moi. Je pense qu'on vit une petite pause. Je conserve un biais élevé pour les ressources. J'aime les fondamentaux du pétrole et des fertilisants et je ne vois pas l'utilité de changer mes dogs pour des stars», dit Marc-André Robitaille.

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Il conserve Agrium et Magna et remplace Imperial Oil par Suncor. «C'est un changement pour des critères de croissance et d'évaluation.»

«Il y a un escompte d'évaluation pour Suncor par rapport à Imperial Oil. Les marges s'améliorent plus rapidement et le rendement du dividende est meilleur. Je suis positif pour le pétrole et l'agriculture, mais moins pour le cuivre, le zinc et l'or.»

Stéphane Préfontaine est maintenant prêt à investir 100% de son capital. Après avoir gardé 40% de la somme de départ en encaisse, il choisit de répartir l'argent dans les trois titres qu'il avait sélectionnés.

«En février, j'avais choisi une position défensive, avec 40% d'encaisse et trois compagnies ayant des caractéristiques de récurrence des revenus, de stabilité et de prévisibilité des flux monétaires, étant donné que ce duel nous restreignait aux titres du TSX 60 et que je n'y voyais pas d'occasions évidentes. Mon idée, en conservant de l'encaisse, n'était pas de «timer» le marché, mais de ne commettre du capital que lorsque je décèle des opportunités m'offrant une marge de sécurité.»

Il dit essayer de trouver des titres pour lesquels il n'est pas nécessaire de présumer d'une forte croissance économique, ni d'une forte croissance des profits pour justifier un rendement adéquat à partir du prix. Il préfère, dans les conditions et aux cours actuels, éviter les titres plus cycliques.

«Les trois derniers mois n'ont pas changé ma perspective pour ce qui est des possibilités sur le TSX 60. Les occasions que je surveille se trouvent plutôt du côté américain et européen. Le marché canadien est un peu cher.»

Son horizon d'investissement est toujours d'au moins trois à cinq ans et il croit que les trois entreprises sélectionnées offrent un bon rapport rendement/risque sur cette période (il détient d'ailleurs les trois titres personnellement et dans les portefeuilles qu'il gère professionnellement).

«Il est prouvé que, sur un an, la chance est un facteur prépondérant dans le rendement, alors que le rendement après cinq ans offre un meilleur reflet de la qualité d'un investisseur. Pour moi, le bénéfice de ce duel amical réside davantage dans l'étude du raisonnement que dans le résultat sur 365 jours.»

Charles Marleau n'apporte qu'un seul changement. Il largue Agrium pour faire une place à SNC-Lavalin.

«Je considère le point d'entrée intéressant. Je prévois un rendement des bénéfices plus important dans les mois qui viennent grâce à une croissance dans la division de génie et de construction. L'action se négocie sous notre évaluation au moyen de la méthode «Sum of Parts» qui donne un prix de 62$.»