Depuis le succès phénoménal de Groupon, les sites web d'achat groupés poussent comme des champignons sur le web.

Ces sites diffusent chaque jour une aubaine fracassante proposée par un commerçant. Par exemple : 39$ pour un massage de 60 minutes d'une valeur de 100$, soit un rabais de 61%; deux nuits à Tremblant pour 199$ au lieu de 418$, une réduction de 52%; 49$ pour 149$ de services pour votre gazon, une économie de 67%.

L'offre est activée dès que le site obtient suffisamment de réponses de la part de ses abonnés qui reçoivent les aubaines par courriel chaque jour. Si le groupe n'est pas assez grand, l'offre tombe à l'eau et le consommateur n'a rien à payer.

Pour les commerçants locaux, il s'agit d'une façon de s'annoncer et d'attirer une nouvelle clientèle. Pour les consommateurs, cela permet d'économiser beaucoup d'argent sur une foule de biens et services. D'ailleurs, Groupon se targue d'avoir fait épargner 1,5 milliard de dollars, l'an dernier, à ses 50 millions d'abonnés dans 35 pays.

Bref, tout le monde est gagnant avec les achats groupés... ce qui explique leur multiplication. Le consolidateur Yipit.com, qui répertorie les meilleures aubaines du jour, dénombre plus de 500 sites web différents!

Parmi les plus connus, on retrouve Living Social, WagJag, StealTheDeal, TeamBuy, RedFlagDeals, Go Yub... Même le pionnier des médias sociaux, Facebook, s'est lancé dans la mêlée en avril dernier.

Le concept a fait des petits au Québec, notamment avec Tuango, la Promo du jour présentée par LesPAC, et Le Renard qui a été lancé récemment en partenariat avec Cyberpresse. C'est sans compter DealMango qui veut révolutionner le concept, avec l'appui de la médaillée olympique Joannie Rochette et d'autres personnalités. La société permettra aux internautes d'établir eux-mêmes les produits sur lesquels ils veulent obtenir des rabais. On n'arrête pas le progrès!

Reste que ces nouveaux sites soulèvent des questions de la part des consommateurs.

Par exemple, est-ce que les coupons rabais remis par les commerçants sont assujettis aux règles sur les cartes cadeaux de la Loi sur la protection du consommateur (LPC)? Oui, répond Jean Jacques Préaux, porte-parole de l'Office de la protection du consommateur (OPC).

Cela signifie que le coupon ne peut pas avoir de date d'expiration et que le commerçant ne peut pas exiger de frais d'utilisation supplémentaires.

«J'ai lu sur certains sites qu'après la date d'expiration, mon coupon rabais ne valait plus que le prix que j'ai payé. C'est comme si je perdais le rabais après la date d'expiration», constate Pierre-Michel.

Cela est légal, confirme l'OPC. Le rabais peut expirer, en autant que le consommateur puisse utiliser l'argent qu'il a déboursé.

Conseil : avant de participer à un groupe d'achat, assurez-vous de pouvoir utiliser le service durant la période de l'offre. Attention! Certaines offres ne durent d'un seul mois, d'autres imposent des restrictions certaines journées plus achalandée. Si vous n'êtes pas disponible, vous perdrez le rabais et vous serez forcé d'aller acheter au plein prix dans le commerce pour ne pas perdre votre argent.

Autres conseils en vrac :

> Ne vous inscrivez pas à trop de services d'achat groupés : votre boîte de courriels sera submergée par les offres. Groupon en envoie tellement que certains prédisent que cela noiera le concept.

> Achetez seulement ce dont vous avez besoin. Les offres sont alléchantes, mais il faut savoir résister car elles visent souvent des produits de luxe, des services superflus. Et il n'y a pas de remboursement en cas de remords.

> Assurez-vous qu'il s'agit d'une véritable aubaine en vérifiant le prix de vente normal. Après la St-Valentin, plusieurs abonnés de Groupon ont réalisé qu'ils n'avaient pas obtenu le rabais de 50% pour un bouquet de fleurs annoncé à 20$ au lieu de 40$. En réalité, le prix de vente avait été gonflé par le commerçant qui affichait le même bouquet à un prix inférieur sur son site web. Les clients ont été remboursés.

Sachez que la LPC interdit aux commerçants de gonfler artificiellement leur prix de vente pour attirer la clientèle avec de faux rabais. Si tel est le cas, portez plainte à l'OPC.

> Chaque site est différent et chaque offre est différente. Lisez les petits caractères qui peuvent faire une grosse différence. Exemple : Pour un souper au restaurant, l'offre se limite souvent à un rabais par table de deux. Si vous payez 35$ pour un souper d'un valeur de 70$, le rabais sera de 50% si vous y allez seul, mais seulement de 25% si vous êtes accompagné d'une autre personne qui paie le plein prix.

> N'achetez jamais de coupons de seconde main, sur les sites web de petites annonces par exemple. Ils sont faciles à contrefaire. Vous risquez de jeter votre argent à l'eau.