Après une brève remontée des taux d'intérêt au cours des derniers mois, les grandes banques canadiennes affichent de nouveau des taux hypothécaires parmi les plus bas des dernières années, ce qui amène certains clients à vouloir refinancer leur hypothèque.

Toutefois, les observateurs indiquent que tenter de tirer avantage de taux peu élevés, si plusieurs années vous séparent encore du renouvellement de votre hypothèque, peu entraîner des conséquences négatives.

C'est une option qui peut être profitable si vous consolidez ainsi des dettes supportant un plus haut taux d'intérêt, comme celles d'une carte de crédit, ou encore si vous planifiez utiliser ces fonds additionnels pour faire des rénovations. Mais vous pourriez ne pas épargner autant que vous le croyiez.

Laura Parsons, une spécialiste des hypothèques à la Banque de Montréal, estime que les emprunteurs doivent considérer l'ensemble de leurs prêts plutôt que de seulement penser à celui qu'ils ont contracté pour s'offrir une maison.

Elle note que même si les taux hypothécaires sont la voie la moins dispendieuse pour obtenir des fonds, il peut parfois s'agir d'une mauvaise solution.

«Dans certains cas, un taux peut être plus bas que les autres, mais ne pas offrir la flexibilité désirée», dit-elle.

«Il s'agit d'une décision plus importante que de simplement décider si vous allez refinancer votre prêt. Il faut vraiment analyser l'ensemble de vos finances et prendre en compte les taux offerts.»

Alors que le coût des hypothèques à taux variable est influencé par le taux préférentiel des banques (lui même suivant les changements dans le taux directeur de la Banque du Canada), celui des hypothèques à taux fixe est affecté par le marché des obligations. Le premier a augmenté au cours de l'été dernier, alors que le second a chuté.

Les taux d'intérêts pour les marges de crédit, souvent liés au taux directeur de la banque centrale, ont donc grimpé pendant que le coût des hypothèques à taux fixes tombait.

Le montant de la pénalité facturée par les banques pour refinancer un prêt hypothécaire dépend du montant de l'emprunt et du nombre d'années de paiement à venir. Il peut parfois s'élever à des dizaines de milliers de dollars.

Les frais pour paiement par anticipation, quant à eux, correspondent normalement au montant le plus élevé entre trois mois d'intérêt sur le prêt en suspens et le différentiel de taux d'intérêt.

Ce dernier terme fait référence à la différence entre les intérêts payables sur le prêt hypothécaire réel et ceux qui seraient payables sur une nouvelle hypothèque.

En plus des frais pour paiement par anticipation, vous devrez aussi vous acquittez des frais juridiques liés à l'ouverture d'un nouveau prêt hypothécaire. Si le montant de celui-ci équivaut à plus de 80 pour cent de la valeur de la maison, des frais devront aussi être payés à la Société canadienne d'hypothèques et de logement.

«À présent, parce que les taux d'intérêts ont chuté de façon importante, le différentiel de taux d'intérêt est souvent le principal problème», affirme Bill McFarlane de la Banque Royale.

M. McFarlane note que si votre but est vraiment d'économiser, la meilleure solution est d'augmenter le nombre de versements plutôt que de refinancer son hypothèque.

Mais si un propriétaire a besoin d'emprunter sur la valeur de sa maison, il existe d'autres options que le refinancement, selon lui. Il propose plutôt la marge de crédit hypothécaire.

«Si ma maison a une valeur importante, c'est un autre excellent moyen de se financer sans même avoir besoin de modifier l'hypothèque existante», indique Bill McFarlane.