Le secteur techno a la cote en Bourse. Depuis la crise financière, le NASDAQ a fait la barbe à tous les grands indices nord-américains. Après un déclin l'été dernier, l'indice associé aux technos s'est apprécié de 19% depuis la fin du mois d'août. Les beaux jours du secteur ne font-ils que de commencer, ou la vague est-elle déjà passée? Les trois experts consultés par La Presse Affaires ne s'entendent pas. Ils sont au moins d'accord sur un point: c'est le temps de larguer ses actions d'Apple.

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L'indice gagnant pour les investisseurs depuis la crise financière? Le NASDAQ, qui n'est toutefois pas parvenu à effacer complètement ses pertes de la crise des technos au début des années 2000.

Cette année, seul l'indice de la Bourse de Toronto, propulsé par le prix de l'or et des matières premières, souffle dans le cou du NASDAQ. «Les technos ont été LA grande surprise depuis le début du marché haussier», dit Jean-René Adam, vice-président des marchés nord-américains chez Hexavest.

Sans rien enlever à leurs exploits, les titres du NASDAQ disposent de quelques avantages en temps de crise. «Ce sont des entreprises diversifiées mondialement avec des bons bilans financiers», dit Nadim Rizk, vice-président des actions mondiales chez Fiera Sceptre. Une autre explication? «Les titres technos ont tendance à bien faire au début d'un cycle haussier», dit Valérie Cecchini, vice-présidente de la gestion de portefeuille chez Investissements Standard Life

Maintenant, LA question qui chicote les investisseurs, surtout depuis l'effondrement (-16% en une journée) du titre de Cisco Systems plus tôt ce mois-ci: le NASDAQ continuera-t-il de régner au sommet des indices boursiers nord-américains en 2011? Les trois analystes ne lisent pas la même boule de cristal.

«Les meilleurs jours des technos sont derrière nous, dit Jean-René Adam, d'Hexavest. Le secteur a déjà beaucoup bénéficié de la hausse des dépenses en capital des entreprises. Les titres ne sont pas particulièrement dispendieux, mais les prévisions de bénéfices seront difficiles à atteindre.»

Nadim Rizk trouve la situation trop incertaine pour se risquer au jeu des prédictions, mais il serait rassuré par une hausse de dividendes sur certains titres. «Cisco et Google ne donnent pas de dividendes, Microsoft donne 2,5% mais ça devrait être au moins 4%», dit le vice-président de Fiera Sceptre.

Valérie Cecchini est la seule des trois analystes à avoir suffisamment confiance en la technologie pour être acheteuse. Trois de ses suggestions de titres? Qualcomm, un fabricant de pièces pour téléphone portables, Texas Instruments, un fabricant de calculatrices mais surtout de semi-conducteurs pour le marché industriel, ainsi que NVIDIA, qui fabrique des semi-conducteurs graphiques pour l'iPad et bientôt pour des téléphones portables intelligents.

NASDAQ = techno?

Contrairement à la croyance populaire, le NASDAQ n'est pas qu'un indice techno. Le secteur techno compose 40% du NASDAQ, suivi du secteur industriel (29%), des soins de santé (12 %) et des télécommunications (9%). Le titre le plus important du NASDAQ? Apple, à qui l'indice doit une fière chandelle pour ses rendements boursiers cette année. Le concepteur de l'iPhone et de l'iPad représente 7% du NASDAQ. «Si on exclut Apple qui a fait un rendement de plus de 40% depuis le début de l'année, le rendement des grands titres technos dans le NASDAQ n'est pas si exceptionnel en 2010», dit Valérie Cecchini, d'Investissements Standard Life.