Cet été, Luc Charbonneau est allé chez Subaru de Laval pour louer une Subaru Impreza 2011 qui lui coûtera environ 350 $ par mois, durant 24 mois.

Au moment de la prise de possession, on lui a demandé de s'engager à faire à toutes les réparations et tous les entretiens du véhicule chez le concessionnaire. On a même exigé qu'il signe un formulaire. Pourtant, il n'avait jamais été question de cela durant les négociations.

« Pour les réparations, ça me posait moins de problèmes. Mais pour les entretiens, ça me chicotait un peu plus », rapporte M. Charbonneau. Il jugeait que cet engagement était bien trop contraignant. « Si je déménage à Rouyn-Noranda, ce n'est pas logique que j'aille absolument à Laval pour mes entretiens », donne-t-il comme exemple.

Coincé, il a signé quand même le document dont voici un extrait : « Je reconnais l'importance de faire effectuer tous les travaux d'entretien et de réparation chez mon concessionnaire afin de m'assurer que ceux-ci sont effectués par des spécialistes en mécanique et en carrosserie hautement qualifiés, qui disposent d'un équipement à la fine pointe de la technologie. »

« En retour, mon concessionnaire Subaru de Laval, s'engage à garantir la qualité des travaux (...) afin que le rapport d'évaluation dudit véhicule soit juste et conforme aux dites spécifications lorsque je retournerai mon véhicule loué. »

Qu'est-ce que cela signifie au juste ? Pourquoi le client doit-il absolument signer ? « Ce papier-là ne veut rien dire, mais il laisse sous-entendre plein de choses », considère M. Charbonneau.

Liberté de choix

En réalité, le concessionnaire n'oblige pas ses clients à faire l'entretien et les réparations chez lui. « Ils peuvent aller où ils veulent », a confirmé à La Presse Affaires Henri Adm, propriétaire de Subaru de Laval.

De toute façon, l'inverse serait illégal. Lorsque les entretiens sont aux frais du client, le concessionnaire ne peut pas l'obliger à les faire chez lui. La Loi sur la protection du consommateur l'interdit.

Une exception : « Ce serait permis, si c'était gratuit, comme chez certains constructeurs de véhicules de luxe qui proposent l'entretien gratuit », précise George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes.

En fait, le but du formulaire de Subaru de Laval est uniquement de « sensibiliser » les clients à l'importance de suivre les normes d'entretien du fabricant, pour éviter une facture imprévue à la fin de la période de location.

« Ce n'est pas un papier pour le forcer à venir chez nous. C'est pour plutôt pour dire qu'on ne pourra pas se porter garant du mauvais entretien, en cas de litige à la fin », explique M. Adm.

Des problèmes, il en a vu ! Des factures de 2000 à 4000 $ imposées à des clients qui rapportent leur auto à la fin du bail. Il faut dire que certains automobilistes négligent carrément l'entretien : ils roulent 50 000 kilomètres sans faire de changement d'huile.

D'autres décident de bâcler les réparations, à la suite d'un accident. Ils demandent au garagiste du coin de faire un travail approximatif pour réduire la facture. Mais au lieu d'économiser, ils finissent par payer en double. La carrosserie, la peinture, ça se voit tout de suite quand les travaux n'ont pas été bien faits, assure M. Adm. Après l'inspection, la société de location exigera que les travaux soit repris... ou que le locataire verse un dédommagement.

D'où l'importance de bien les réparations. Mais cela n'empêche pas d'aller chez un autre concessionnaire ou chez un mécanicien de confiance.

Un conseil : demandez une facture détaillée et conservez-la pour être en mesure de prouver que vous avez entretenu le véhicule en suivant les normes du manufacturier.