Est-ce que ce sera comptant ou par carte de crédit?

LA PRESSE CANADIENNE

Il est tentant de sortir sa carte de crédit pour payer presque tout, des factures d'épicerie, en passant par les vêtements et les coupes de cheveux, souvent en récoltant des points bonis.

Mais avec la forte croissance de l'utilisation de la carte de crédit, l'augmentation de la dette du ménage moyen et la hausse des taux d'intérêt, les consommateurs font face à des risques plus élevés et auront plus de mal à rembourser leur dette.

«Les gens ont commencé à utiliser leurs cartes de crédit pour vraiment tout, a soutenu Margaret Johnson, présidente-directrice générale de Credit Solutions Canada, une firme de conseils sur le crédit et les dettes établie à Surrey, en Colombie-Britannique. Le travers est qu'ils ont perdu le sens de la valeur de l'argent.»

Mme Johnson a dit avoir noté parmi ses clients une dette moyenne de carte de crédit d'environ 30 000 $, comparativement à entre 18 000 $ et 20 000 $ par le passé.

Elle a soutenu qu'il faudrait environ cinq ans d'austérité pour s'acquitter d'une dette de 30 000$.

Les consommateurs font usage de leurs cartes de plastique «toute leur vie» car ils n'ont pas d'économies, ont perdu leur emploi ou sont en «interruption» de travail, a mentionné Mme Johnson.

L'Association des banquiers canadiens a indiqué qu'il y avait 69,7 millions de cartes Visa et MasterCard en circulation au Canada, selon les plus récentes statistiques.

Environ 70 pour cent des détenteurs de cartes de crédit paient leurs factures mensuelles, indique un rapport du Boston Consulting Group auquel se réfère l'association.

Les Canadiens qui ont des problèmes d'endettement sont généralement avisés de consolider leurs états financiers, en remplaçant les dettes à haut taux d'intérêt par des prêts moins coûteux ou des marges de crédit. Il leur est aussi conseillé de s'en tenir à un budget pour conserver davantage d'économies, laisser de côté certains achats non essentiels et rembourser leur prêt hypothécaire.

Un compte de carte de crédit peut être remboursé à l'aide d'une marge de crédit avec un taux d'intérêt plus bas et cette marge peut être incluse dans un prêt hypothécaire, a fait valoir la présidente fondatrice d'Antara Financial Group, Judith Cane.

«Il ne s'agit pas seulement de l'ampleur de la dette de carte de crédit. C'est ce qu'elle devient qui compte. C'est cette boule de neige qui grossit, et grossit encore alors qu'elle dévale la colline», a illustré Mme Cane, depuis Ottawa.

Le résultat est que la dette du consommateur peut s'étaler sur 25 ans, a-t-elle soutenu. La conseillère a indiqué que beaucoup de gens pouvaient avoir des dettes de 10 000 $ à 15 000 $ sur leurs cartes de crédit, mais que la dette de certains de ses clients s'élevait à 80 000 $.

«Je crois que c'est une manière facile de s'endetter. Les cartes de crédit sont données aux gens très facilement», a-t-elle fait valoir.

Mme Cane a dit avoir observé une croissance des dettes de cartes de crédit il y a une décennie alors qu'une bulle de haute technologie a finalement éclaté. La vie stressante de plusieurs et la facilité avec laquelle on peut faire gonfler sa dette n'ont pas aidé ces dernières années, a-t-elle ajouté.