Les Canadiens désireux d'obtenir le meilleur retour sur leurs investissements devraient s'attarder à la portion de revenu fixe de leurs portefeuilles au moment où l'on s'apprête à faire face à des taux d'intérêts accrus.

Alors que l'on anticipe une hausse des taux d'intérêt, peut-être dès le début de juin, les investisseurs doivent faire bien attention aux obligations qu'ils achètent.«Nous savons que les taux de la Banque centrale se situent presque à zéro, ce qui signifie, à long terme, qu'ils ne peuvent que monter», note Paul Thornton, du site internet investorbootcamp.com.

«Et lorsque les taux d'intérêt augmentent, ce n'est pas bon signe pour les gens qui investissent dans les obligations.»

M. Thornton pense que le moment est idéal pour se retirer des obligations, mais d'autres observateurs prônent des mesures moins radicales.

«Si j'en avais (des obligations), je pense que j'en laisserais aller», souligne Adrian Mastracci, gérant de portefeuille chez KCM Wealth Management à Vancouver.

«Pendant les deux ou trois prochaines années, et jusqu'à ce que les taux atteignent des sommets, j'éviterais d'acheter trop d'obligations et de fonds d'obligations», ajoute-t-il.

Lorsque les taux d'intérêt et les rendements des obligations augmentent, la valeur des obligations chutent. Ainsi, la valeur d'une obligation générant un rendement de deux pour cent diminuera au moment où les taux d'intérêt grimperont.

«Peut-être devrait-on regarder de l'autre côté de la médaille et se tourner vers des certificats de revenus garantis, un type d'investissement qui minimise les pertes d'argent», suggère aussi M. Mastracci.

Par ailleurs, l'investisseur moyen ne s'enrichira pas grâce aux rendements obligataires, même si les taux d'intérêt devaient augmenter. Même si la Banque du Canada devait accroître ses taux de 1,5 pour cent au cours de la prochaine année, son taux de base demeurerait à 1,75 pour cent.

Tout cela signifie que les Canadiens doivent être prudents lorsqu'ils achètent des produits à revenu fixe. Un investisseur peut facilement devoir consacrer 1,7 pour cent au ratio des frais de gestion, annuellement, pour un fonds mutuel d'obligations, sans compter la commission. Il s'agit d'une importante contribution si le fond génère un retour de cinq pour cent.

Pour cette raison, les investisseurs canadiens devraient songer à acheter leurs propres obligations.

C'est un peu plus compliqué que d'acheter des actions sur la bourse, où vous pouvez utiliser votre compte de courtage à commissions réduites et acheter une action à n'importe quel prix, plus la commission reliée à la transaction.

«À moins de vouloir acheter en grande quantité, vous devez engager un montant minimal de 5000$ pour un type d'obligation en particulier», rappelle M. Mastracci.

«Les obligations sont offertes en dénominations de 1000$, et un investisseur devra, en général, acheter cinq obligations de 1000$ chacune.»

Il existe un autre élément à ne pas négliger lors de l'achat d'obligations : leur cote.

«Je suggère d'y aller avec la meilleure qualité - double A ou mieux encore», a affirmé M. Thornton.