Normalement, à cette période-ci de l'année, le prix du pétrole est tiré à la hausse par une demande accrue. C'est le début de ce que les Américains appellent la «driving season», la période de l'année qui s'étend du long congé du Memorial Day, à fin mai, jusqu'à celui de la Fête du travail, au début septembre.

Pendant ces quelques semaines où les déplacements en voiture se multiplient, la demande de produits pétroliers augmente et le baril de brut prend généralement une tendance ascendante.

Cette année, la tendance semblait vouloir se reproduire. La reprise économique aidant, le prix du brut a dépassé les 85 $US le baril au début du mois de mai et voguait allègrement vers les 100 $ US à mesure que l'été approchait.

Le prix du pétrole s'est écarté de sa route habituelle au début du mois, en raison de la crise européenne et des signaux contradictoires en provenance de l'économie américaine. Le brut a perdu 20% en moins d'un mois et rien n'indique qu'il n'ira pas encore plus bas. Le brut de référence (contrat de juillet) a fini la journée hier à 70,04$ US, en baisse de 76 cents. Il faut remonter à décembre 2009 pour trouver un prix aussi bas.

Quant on parle de prix du pétrole, il y a autant de prévisions que de prévisionnistes. Certains le voient descendre jusqu'à 40$US, d'autres prédisent qu'il atteindra rapidement les 200 $US. Mais à moyen et long terme, les perspectives restent favorables aux titres pétroliers, selon les prévisions les plus crédibles.

Le ministère américain de l'Énergie table sur un prix du brut en augmentation modeste mais constante sur son horizon de prédiction, soit jusqu'en 2035.

La semaine dernière, l'économiste principal de Marchés mondiaux CIBC, Peter Buchanan, prévoyait que le prix du pétrole se maintiendrait sous le seuil des 100 $US le baril au moins jusqu'à la fin de 2001.

Avec la faiblesse actuelle des prix, le temps est-il venu d'investir dans les titres pétroliers ou d'augmenter sa position dans le secteur ? Nous avons posé la question à des spécialistes.