Des milliers d'étudiants quitteront les bancs de l'université ce printemps non seulement avec un diplôme en poche mais aussi, une dette importante et un manque flagrant de connaissances sur la saine gestion de leurs finances.

Cela est particulièrement regrettable puisqu'il est très facile de démarrer sa «vie financière» du mauvais pied.

Selon le professeur associé au département des finances de l'école de gestion Ted Rogers à l'Université Ryerson, Alan Kaplan, il est question, pour ces jeunes, de prendre leurs responsabilités pour la vie qui les attends, et ce, même s'ils ne sont pas de fins connaisseurs dans ce domaine.

Au haut de la liste des suggestions pour ces futurs diplômés est de ne pas s'endetter davantage. Ce qui veux dire que si le jeune n'a pas d'emploi, il est hors de question pour lui de quitter le domicile familial.

Et si l'étudiant a obtenu un diplôme dans le domaine de la médecine ou du droit, il est suggéré de se diriger immédiatement dans le secteur choisi. Et pour ceux qui ne sont pas aussi spécialisés, il n'est pas recommandé d'attendre que le train du meilleur emploi à vie passe mais bien de saisir toute occasion qui permettra d'avancer.

«L'on peut même dire que n'importe quel emploi est mieux que pas d'emploi du tout», a même avancé M. Kaplan, ajoutant qu'un emploi à temps plein sur un cv paraît beaucoup mieux qu'un boulot à temps partiel dans l'industrie de la restauration par exemple.

«Juste savoir que cette personne possède la discipline pour se lever le matin, abattre le travail et le faire probablement au moins comme il le faut, cela peut aider pour un cv», a poursuivi le professeur associé.

Toutefois, M. Kaplan admet que les universités sont en parties responsables des attentes très élevées des étudiants par rapport au marché du travail. Elles leur disent par exemple «il y a un taux de placement de 92 pour cent dans notre programme». Et les étudiants croient alors que cela veut dire que 92 pour cent des jeunes décrochent l'emploi qu'ils veulent.

M. Kaplan ajoute qu'alors, le problème est que les étudiants seront tentés de dire «tout ce qu'on a à faire c'est envoyer un peu plus de cv et attendre un peu afin d'essayer de faire plus de contacts».

Puis, une fois l'emploi décroché, il faut préparer un budget où il faudra déterminer quelles seront ses dépenses mensuelles et le montant alloué à sa dette d'étudiant.

Concernant cette dernière, le choix revient réellement à chaque individu puisque certains voudront s'en débarrasser le plus rapidement possible alors que d'autres voudront la rembourser graduellement et prendre d'autres décisions financières.

Mais M. Kaplan estime si la décision de rembourser plus rapidement est prise, alors cette personne pourra s'endetter davantage pour autre chose. Mais cela peut parfois s'avérer un piège et il faut être très vigilant de ne pas être tenté par la spirale du crédit.

La première vice-présidente chez TD Waterhouse Canada, Patricia Lovett Reid, croit que lorsque l'on est dans un environnement où les taux d'intérêts sont bas, il peu être très attrayant de s'endetter. «Mais cela représente une très mauvaise stratégie pour le étudiants. L'idée est de ne pas dépenser chaque dollar gagné pour qu'ils puissent élaborer une stratégie d'épargne, basée pas sur le montant gagné mais sur le peu qui est dépensé», a-t-elle expliqué.

Et si un jeune a besoin d'emprunter pour s'établir, il est conseillé de tenter de se procurer une marge de crédit en demandant, par exemple, à ses parents d'être cosignataires. Et si il opte pour une carte de crédit, il faut prêter attention aux petits caractères.

Puisque selon Mme Lovett Reid, ceux-ci peuvent parfois nous réserver des surprises, comme par exemple, une banque peut offrir des conditions avantageuses pour les nouveaux usagers pendant six mois puis, augmenter les taux d'intérêts jusqu'à 20 pour cent.

Il faut également prêter une attention particulière aux transactions effectuées par crédit. Parfois, l'on croit une facture réglée alors qu'elle ne l'est pas. Et le pire qu'il peut arriver, c'est d'avoir des créditeurs à ses trousses, puisqu'ils ne voudront plus jamais vouloir faire affaire avec vous.