Alors que la date fatidique du 30 avril approche à grands pas, nombreux seront ceux qui chercheront désespérément des factures datant parfois de plusieurs mois pour tenter de sauver de l'argent en remplissant leurs déclarations d'impôts.

Le directeur financier de Franklin Templeton Investments, Dennis Tew, résume bien le sentiment général de la population. «Les gens détestent faire cela», affirme-t-il.

Mais pour réduire sa propre souffrance, le spécialiste a pris l'habitude de remplir sa déclaration d'impôt très tôt à chaque année. La raison est simple: il obtient aussi son remboursement très tôt.

«Je peux le dépenser et l'utiliser mieux que s'il demeure dans les coffres du gouvernement pendant plusieurs mois», explique-t-il.

La directrice administrative chez Ernst & Young, Gena Katz, croit qu'il est ridicule d'attendre la dernière minute avant de faire sa déclaration d'impôts si c'est le gouvernement qui doit de l'argent au particulier. Mais selon elle, ce qui est encore pire, c'est de rater la date limite lorsque la situation est inversée.

D'ici minuit le 30 avril, ceux qui n'auront pas payé leurs impôts seront pénalisés. Ainsi, l'Agence du revenu du Canada chargera une pénalité de cinq pour cent sur le solde du, en plus d'un pour cent du solde pour chaque mois complet où la déclaration est en retard et ce, jusqu'à concurrence de 12 mois.

«Pour ceux qui doivent de l'argent, ils doivent vraiment remplir leur déclaration à temps ou du moins, payer à temps parce que les pénalités sont plutôt élevées», a observé M. Katz.

À deux semaines du jour J, les retardataires chroniques des quatre coins du Canada ne savent probablement plus où donner de la tête, ou plutôt, où regarder pour trouver les papiers manquants.

L'analyste fiscal chez H&R Block, Cleo Hamel, rappelle qu'il est d'abord important de retrouver ses T-4. Puis, en ordre de priorité, il faut ensuite retrouver tout ce qui est lié à ce qui pourrait nous faire bénéficier d'un crédit d'impôt, comme des preuves de dons à des organismes de charité, des factures de garderie, de rénovation domiciliaire ou encore de soins de santé.

«Si la seule chose dont une personne dispose c'est ses informations concernant ses revenus, cette personne ne sera pas satisfaite du résultat. Elle devra probablement de l'argent ou encore, n'obtiendra pas le remboursement maximal auquel elle aurait pu avoir droit», a expliqué Mme Hamel.

Même des reçus nous sont acheminés après le 30 avril, il est toujours possible de les envoyer à l'Agence du revenu pour un ajustement ultérieur.

Et une fois que le stress de la saison des impôts actuelle est passé, c'est déjà le moment de réfléchir à comment l'on pourrait faire les choses différemment pour l'année prochaine.

Selon Mme Hamel, l'essentiel est de mettre en place un système pour récolter tous ses papiers liés aux impôts, et ce dernier, dit-elle, n'a pas besoin d'être très compliqué.

«Mes clients rient lorsque je leur dis de se procurer une «boîte à chaussures'. Mais c'est sérieux», souligne celle qui rapporte avoir souvent vu des personnes entrer dans le bureau avec une vraie boîte.

Un expert en planification financière du Groupe Investor, à Winnipeg, Myron Knodel, croit quant à lui qu'il est bénéfique de prendre rapidement les mesures qui sont nécessaires pour faire diminuer le montant du chèque qui sera émis au gouvernement pour ses impôts.

Par exemple, il explique qu'il n'est pas nécessaire d'attendre l'avis de cotisation du gouvernement pour investir dans son REER.

«Les gens ne savent pas qu'ils peuvent commencer à contribuer à partir du 1er janvier de la même année et non quand leur avis de cotisation arrive par la poste», explique-t-il.

Ainsi, selon lui, le plus tôt une personne cotise dans un REER, le plus tôt cette même personne pourra mettre son argent à l'abri des impôts.