Depuis 10 ans, les investisseurs canadiens ont été doublement perdants aux États-Unis.

D'abord, ils ont perdu au change, puisque le dollar canadien est remonté d'un creux historique de 62 cents US, en 2002, jusqu'à la parité, cette semaine. Ce gain a terni la valeur de leurs titres américains. En fait, le huard a rogné plus de 3% au rendement annuel composé de la Bourse américaine depuis 10 ans.

Comme l'indice S&P500 des 500 plus grandes sociétés américaines a fait du surplace au cours de la dernière décennie, les investisseurs canadiens ont vu leur portefeuille d'actions américaines fondre de 3% par an.

Pendant ce temps, la Bourse canadienne carburait aux ressources naturelles. Son indice a livré un rendement annuel composé de près de 5% en incluant les dividendes.

Ainsi, les Canadiens qui sont restés cantonnés chez eux ont encaissé, à chaque année, 8% de plus que ceux qui ont investi toutes leurs billes aux États-Unis, sans se couvrir contre l'effet de la devise.

Un cuisant revers pour ceux qui prônaient de la diversification à l'étranger!

Fonds communs: fondus de moitié

Les Canadiens qui ont investi dans des fonds communs d'actions américaines ont vu leur portefeuille fondre de moitié.

Plus précisément, ils ont subi un rendement annuel composé de -5,4% au cours de la dernière décennie. Ainsi, un placement de 1 000$ au début 2000, n'en vaut plus que 582$. On est très loin de la performance des fonds d'actions canadiennes qui ont livré 4% par an, sur 10 ans, en moyenne. Le même placement de 1000$ en 2000, vaut aujourd'hui 1498$.

Sur la centaine de fonds d'actions américaines qui existent depuis au moins 10 ans, à peine une douzaine ne sont pas dans le rouge. En tête de liste se trouve le fonds RBC O'Shaughnessy valeur américaine ("4,2% par an, sur 10 ans). Parmi les meilleurs, on repère aussi quelques fonds indiciels à frais de gestion modiques, comme le fonds TD indiciel DJIA et le fonds Altamira indiciel américain.

En queue de peloton se retrouve une forte concentration de fonds distincts. Ces produits distribués par les assureurs sont assortis qu'une protection du capital, ce qui les rend plus coûteux.

Par exemple, le fonds London Life croissance américaine (AGF) prélève des frais annuels de 3,2%. Cela explique en partie le rendement annuel composé de -8,3% sur 10 ans. Cette contre-performance a fait fondre un investissement de 1000$ à seulement 420$ dix ans plus tard. Mais, peu importe! Il s'agit de fonds garantis qui permettent aux investisseurs récupérer leur mise initiale après 10 ans.

Après une décennie de frustration à la Bourse américaine, les détenteurs de fonds distincts pourront bientôt utiliser leur garantie pour récupérer leur mise. Qui l'eut cru?