Avec l'arrivée du printemps, Marc Lessard sortira bientôt son scooter pour se balader dans les rues de Montréal. Mais il ne comprend pas pourquoi il doit assurer son cyclomoteur à longueur d'année, alors qu'il est entreposé durant tout l'hiver.

Il a consulté une demi-douzaine d'assureurs. Aucun ne peut lui offrir une police pour six mois, comme cela est possible pour des voitures de collection, par exemple, qui sont remisées une bonne partie de l'année.

Pour assurer son scooter, un Chironex Chase 50, M. Lessard doit payer 265$ par année plus taxes, pour un total de 278$.

À cela s'ajoutent des frais de 230$ par année pour l'immatriculation (il en coûte jusqu'à 1410$ pour les plus grosses motocyclettes) ainsi que des frais de 152$ pour le permis de conduire (attention: la facture peut grimper jusqu'à 462$ pour les conducteurs qui ont beaucoup de points d'inaptitude).

De plus, M. Lessard verse 200$ par année pour l'entreposage du scooter chez le dépositaire. C'est donc dire que les frais annuels de son scooter s'élèvent à 860$... avant même d'additionner les coûts du carburant et de l'entretien.

C'est beaucoup pour un véhicule qui roule seulement six mois par année, s'étonne M. Lessard, qui avait payé 2000$ pour le joujou.

Mais revenons à sa question d'assurance. Tout d'abord, il faut savoir que le Code de la sécurité routière ne force pas les propriétaires de scooter (moins de 50 cc) à acheter une police d'assurance.

Mais c'est une très bonne idée de s'assurer, au moins en responsabilité civile, c'est-à-dire pour les dommages causés à autrui. Sinon, on peut être poursuivi en cas d'accident, prévient Anne Morin, porte-parole du Bureau d'assurance du Canada (BAC).

Pour les conducteurs qui possèdent un autre véhicule, il est plus simple d'ajouter le scooter à la police d'assurance automobile. Autrement, il faut prendre une police juste pour le scooter.

Les primes seront établies en fonction de la valeur du scooter, des personnes qui l'utiliseront, et du type de protection choisie.

Au Québec, les jeunes de 14 à 20 ans paient en moyenne 188$ par année pour assurer leur motocyclette (cette statistique englobe toutes les motos, mais représente surtout les cyclomoteurs, seuls véhicules qui peuvent être conduits par des jeunes de 14 et 15 ans).

Même s'il s'agit d'une prime annuelle, la tarification de la police d'assurance tient compte du fait que la motocyclette ou le scooter ne roule pas durant l'hiver, explique Mme Morin.

En fait, la police couvre une période d'utilisation de huit mois, comme l'indique le tableau de résiliation que chaque assureur doit inclure dans sa police. «Ce tableau précise le pourcentage de la prime qui sera retenue, selon les mois écoulés, en cas de résiliation», poursuit Mme Morin.

 

Pour une moto ou un scooter, la prime s'établit ainsi:

Janvier: 0%

Février: 0%

Mars: 5%

Avril: 10%

Mai: 10%

Juin: 20%

Juillet: 20%

Août: 20%

Septembre: 10%

Octobre: 5%

Novembre: 0%

Décembre: 0%

Pour les motoneiges, c'est l'inverse: le plus gros de la prime s'applique durant les temps froids (de novembre à mars).

«Cela explique qu'un assuré ne peut recevoir un remboursement pour la période de non-utilisation», conclut Mme Morin. La tarification en tient déjà compte.

Le piège du téléphone public: Visa rembourse

Bonne nouvelle pour Claudette Auger, dont la mésaventure a fait l'objet de la chronique «Les bons comptes font les bons amis» de la semaine dernière.

En voyage dans le Sud, la femme avait tenté d'appeler au Québec à partir d'un téléphone public. Même si elle n'a jamais obtenu la ligne, on lui a facturé 45$ sur sa carte Visa. Une foule de voyageurs se font attraper de la sorte, partout dans le monde. Certains reçoivent des factures de plusieurs centaines de dollars.

Après avoir fait la sourde oreille, l'émetteur de la carte de crédit de Mme Auger a finalement accepté de rétrofacturer la somme, comme le prévoit l'article 54.14 de la Loi sur la protection du consommateur.

Si tous les titulaires de cartes réclamaient un remboursement, comme Mme Auger, peut-être que Visa forcerait la société américaine BBG Communications à mettre fin à ses pratiques douteuses...