L'émergence économique du «tigre» indien s'accompagnera inévitablement d'une faim plus grande pour les métaux de base. Le cuivre sera sa première proie, estiment John Redstone et John Hughes, analystes miniers chez Valeurs mobilières Desjardins.

L'Inde deviendra ainsi un facteur majeur du marché du cuivre dans les deux prochaines années. Dès 2011, l'Inde devrait même devenir un importateur net. Le pays enregistrait pourtant des exportations nettes de 220 000 tonnes en 2006. Ce changement affectera significativement les marchés globaux, soutiennent les analystes.

VMD évalue que la consommation indienne de cuivre a augmenté de 19% en 2009, et prévoit qu'elle grimpera encore de 14% en 2010 et 2011. L'économie indienne, qui ne représentait que 2,4% de la demande mondiale, devrait compter pour 4% en 2011.

La situation est semblable dans le secteur de l'aluminium. La demande intérieure est en forte hausse depuis 2006. Et elle devrait augmenter encore, si bien que le pays devra d'ailleurs se tourner vers l'importation vers 2011, selon les prévisions de VMD. L'utilisation de l'aluminium en Inde équivaut à 5 kilos par habitant. C'est encore deux fois moins qu'en Chine, et huit fois moins qu'au Japon ou aux États-Unis. Il reste donc beaucoup d'espace pour une expansion de la demande.

En somme, résume VMD, «l'Inde devrait exercer une pression à la hausse sur le prix du cuivre d'ici 2011 et ce phénomène devrait s'étendre aux autres métaux dans les années à venir».

Par ailleurs, le tremblement de terre au Chili aurait entraîné des pertes de productions de cuivre de l'ordre de 15 000 à 30 000 tonnes, selon les estimations. Un rien en comparaison de la production mondiale de 18,9 millions de tonnes.