La Presse Affaires fait le point sur le secteur des financières canadiennes avec Jean-Marc Bourgineau, de Valeurs mobilières Desjardins.

Q: Depuis la fin de l'été 2009, le sous-indice des financières du S&P/TSX navigue entre 1500 et 1600 points, sans direction claire. Comment expliquer cela?

R: C'est à peu près la même situation que sur le marché en général, aussi bien sur le TSX que sur le Dow. Les mouvements de rétablissement, appelés comme cela tant qu'il n'y a pas de nouveaux sommets records, se décomposent en trois phases. La première est la phase de rebond après le krach. Le moteur, dans ce cas, est le prix très attractif des actifs, situation dite de survente. Puis vient la pause, phase actuelle, où les acteurs vont s'échanger les actifs, sans vainqueur entre les vendeurs (ceux qui prennent des profits après le rebond) ou les acheteurs (ceux qui commencent à anticiper le rétablissement économique commencent leurs emplettes pour la troisième phase).

Le cours du fonds XFN, qui piste le sous-indice des financières, montre bien ces deux premières phases.

Le moteur de la troisième phase est la participation, le volume. C'est ce qui manque depuis mars 2009. Pour avoir du volume, il faut de l'argent investi massivement. Où est l'argent? Dans les obligations. Et pour le moment, il ne sort pas.

Q: Quel indicateur sera susceptible de nous donner des indices sur la direction que prendra le secteur?

R: Pour le développement de la troisième phase, il faut que l'appétit au risque augmente pour donner de la puissance aux actions. Il faudra donc surveiller le moment où aura lieu le transfert des obligations aux actions. Les médias rapportent ce genre de journées actives.

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