Plus pessimistes que les autres Canadiens malgré quelques signes de reprise, les investisseurs québécois privilégient davantage les investissements à faible risque, comme les obligations gouvernementales et les certificats de placement garanti, pour passer les prochains mois.

Une étude de la firme Maritz Research sur les investissements des Canadiens dans ces temps économiques incertains montre que 82% des Québécois pensent que miser sur des placements à faible risque est encore la meilleure option pour l'instant. C'est 11% de plus qu'ailleurs au pays.

Cette différence s'explique par une anticipation différente de la situation économique. Quelque 49% des Québécois pensent que l'économie canadienne va encore décliner dans les six prochains mois, contre 40% pour la moyenne canadienne.

Risque et fonds communs

Le sondage de Maritz, mené à la fin août auprès de 500 Canadiens disposant d'au moins 75 000$ d'actifs investis, révèle aussi d'autres éléments intéressants. Même s'ils ont été échaudés, les investisseurs canadiens n'entendent généralement pas apporter de changements majeurs à leur portefeuille dans la prochaine année.

Mais ce serait une tout autre histoire s'ils devaient repartir à zéro avec une somme de 100 000$. Les répondants, investis à 43% dans les fonds communs actuellement, n'y consacreraient plus que 28,6% de leurs placements. Pourtant, ils ne changeraient à peu près pas leur pondération en actions, qui resterait autour de 20%. Les Canadiens semblent donc attribuer un risque plus grand aux fonds communs qu'aux actions.

«C'est assez particulier, parce que pour l'investisseur sophistiqué, il n'y a pas beaucoup de différences, dit Rob Daniel, directeur de la recherche de Maritz Research Canada, en entrevue à La Presse Affaires. Mais il s'agit d'une question de perception. Et les conseillers financiers doivent être conscients de cette perception.»

Dans ce nouveau portefeuille, les Canadiens placeraient également davantage d'obligations (gouvernementales ou de sociétés) et de ressources naturelles.