Même si les Bourses ont gagné de 50 à 60 % depuis leurs bas du mois de mars, même si les catégories de fonds plus risqués ont enregistré les meilleurs rendements au troisième trimestre, les investisseurs nord-américains ne se détournent pas encore des fonds à revenu fixe.

Au Canada, les ventes nettes de fonds d'obligations en septembre ont dépassé les 1,65 milliard de dollars, pendant que les fonds d'actions souffraient d'environ un milliard de rachats nets.

Aux États-Unis, les proportions sont différentes, mais le constat est le même. Un véritable afflux de capitaux (54,8 milliards US) s'est dirigé vers les fonds d'obligations. Les fonds d'actions ont quant à eux subi un premier rachat net en six mois, d'une valeur de 13,1 milliards.

« Les gestionnaires de fonds d'obligations ont été les principaux bénéficiaires du redéploiement de l'argent laissé sur les lignes de côté depuis mars, avec pas moins de 221 milliards US en nouvelles entrées, contre seulement 43 milliards pour les fonds d'actions », observe Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Financière Banque Nationale.

Les perspectives de reprise ne rassurent donc pas totalement les investisseurs. En 2007, environ 60 % de l'argent investi dans les fonds communs était tourné vers les actions, contre à peine plus de 40 % aujourd'hui.

« Les investisseurs (américains) ont été échaudés deux fois en 10 ans sur les marchés boursiers, et ils paraissent réticents à voir laisser les actions dépasser largement les 40 % de leurs actifs totaux », note Stéfane Marion.

Au Canada, la part des fonds d'actions était de 39,1 % en septembre 2009, contre 42 % l'année précédente. La part des fonds d'obligations a augmenté de 2,3 points, à 11,4 %.